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Gun machine

Publié le par Yv

Gun machine, Warren Ellis, Le Masque, 2014 (traduit par Claire Breton)..,

Lorsque les deux lieutenants Jim Rosato et John Tallow entrent dans ce vieil immeuble de New York ils font face à un homme nu armé qui tire et tue Rosato, le bon flic. Tallow, le has-been, pas particulièrement apprécié de ses collègues, riposte, descend le tueur et peu après au grand dam des flics de la police scientifique défonce le mur d'un appartement et y trouve un arsenal incroyable : des centaines d'armes qui ont toutes en commun d'avoir servi à des meurtres non élucidés. Par dépit, la commandante confie cette affaire à Tallow qui sera secondé par deux policiers scientifiques totalement déjantés.

Gun machine -à ne pas confondre avec Machine gum qui n'a rien à voir puisque c'est une BD sans texte que j'ai lue récemment- est un polar qui commence de manière étonnante, entre le tragique et le comique comme le montre bien l'extrait suivant qui relate la première fusillade :

"Forcené à poil se campa au bord du palier, pointa son fusil et tira. Le coup arracha la partie supérieure gauche du crâne de Jim Rosato. Il y eut un ploc quand un bout de sa cervelle s'écrasa contre le mur. De là où il se tenait, trois marches plus bas sur la droite, Tallow vit l'œil de Rosato valser à une bonne dizaine de centimètres de son orbite, toujours relié à elle par un fatras d'asticots rouges. Durant cette unique seconde, Tallow s'avisa distraitement qu'au dernier instant de sa vie, James Rosato pouvait voir son assassin sous deux angles différents." (p.12)

Et ça continue comme cela dans un registre très moderne : phrases et chapitres courts, mots d'argots voire inventés, jurons (je n'ai pas compté les "chiotte" échangés entre Rosato et Tallow), expressions fabriquées de toutes pièces, bref, un langage oral, fleuri, familier (dans certains types de lieux ou de professions, parce que perso, je parle pas comme ça), voire vulgaire ou grossier. Je salue ici le travail de Claire Breton, traductrice qui a dû en baver, même si parfois certaines phrases sont mal écrites, bizarrement, celles qui font appel à un autre registre de langage : "Mais ça n'a pas suffi à vous exonérer de je ne sais quelle punition elle estimait que vous méritiez ?" (p.63) Voilà donc un polar qui commence bien. Le problème c'est qu'on a l'impression qu'il ne fait que commencer tant il se traîne en longueurs et en longueur. Page 130, même si l'on est entré dans le vif du sujet, on ne sait toujours pas trop de quoi il retourne. De même on a à peine fait connaissance avec les personnages : on sait que Tallow est sur la touche, qu'il vit seul, lit beaucoup, re-fume, que Bat et Scarly sont les deux flics scientifiques complètement barrés qui l'aident, contraints et forcés. Et puis, je ne comprends pas tout ce que je lis, le langage qui peut paraître plaisant est parfois abstrus, Tallow agit sans que l'on sache pourquoi, on nous l'explique bien après si bien qu'on lit des pages dont on ne comprend pas réellement l'intérêt : assez déstabilisant. De même, le côté déjanté de Bat et Scarly est un petit peu too much, les meilleures blagues sont celles qui ne durent point trop, même si j'aime le comique répétition -encore faut-il savoir en user. Lecture fatigante à la longue. 

Peut-être suis-je trop conformiste pour apprécier toutes les subtilités de ce roman, mais je pense que subtilité il n'y a pas et que Warren Ellis avance au contraire avec des gros sabots, bien lourds et cradingues ? Mais je ne demande qu'à être contredit. A bon entendeur...

 

polars

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L
Alors si j'ai bien compris, il meurt au début et puis apres il fait équipe dans un long long long tunnel et c'est la sortie de page et finalement il meurt à la fin ?
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Y
<br /> <br /> C'est un résumé... très personnel<br /> <br /> <br /> <br />
A
Pourtant, parfois, plus c'est long, plus c'est bon.
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Y
<br /> <br /> Tu es sûre que tu commentes le bon article ? Ce ne serait pas le précédent, avec les histoires érotiques ?<br /> <br /> <br /> <br />
K
Connais pas. Ton billet contient les mots qu'il me faut (non, pas Wyoming ^_^), à savoir déjanté et barré.
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Y
<br /> <br /> Oui avec une grosse pointe de déception pour moi.<br /> <br /> <br /> <br />