Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec
Les aventures extraordinaires d'Adèle Blanc-Sec, film de Luc Besson, d'après la BD de Tardi, 2010
Paris, 1911, un œuf de ptérodactyle éclot mystérieusement ; le volatile préhistorique sème la panique autour de lui. La Présidence est en émoi et l'enquête atterrit sur le bureau de l'inspecteur Caponi.
Pendant ce temps, Adèle Blanc-Sec est en Egypte, à la recherche de la momie du médecin de Ramsès qu'elle croit capable de sauver sa sœur prostrée dans un état végétatif depuis un accident, cinq ans plus tôt.
"Gentillet", c'est ce que me disait le projectionniste de mon petit cinéma de quartier après la séance, alors que restés seuls dans la salle à regarder se dérouler le générique final nous devisions sur ce que nous venions de voir. Voilà un des avantages des cinémas de quartier, outre leur prix souvent plus avantageux, on peut discuter autour des films avec les projectionnistes, les vendeurs(euses) de billets. Il y a même des vendeurs de friandises qui viennent dans la salle avec leur petit chariot, après la projection des bandes annonces et avant celle du film !
Bon, revenons à nos moutons, ou plutôt à notre ptérodactyle. Gentillet, donc, parce qu'à partir d'une BD farfelue, délirante et très imaginative, Luc Besson fait un film familial, tout public, avec des personnages lisses, interchangeables : au début j'ai même cru qu'il allait nous faire un Indiana Jones au féminin. Alors, certes, on trouve des ingrédients de la BD, mais pas tout ce qui fait le charme de celle-ci et qui fait de gens comme moi des fans d'Adèle Blanc-Sec, version papier. Et puis, avec tout le respect que je lui dois, je trouve Louise Bourgoin peut-être encore un peu légère et surtout j'ai beaucoup de mal à supporter sa voix criarde (bon, là d'accord, c'est très subjectif, mais ça compte.)
Par contre, reconnaissons à Besson la prouesse d'avoir su restituer les "tronches" bizarres que Tardi donne à ses personnages (Mathieu Amalric est méconnaissable et il faut savoir qu'il est au générique pour le retrouver dans le film). Le pari de l'adaptation n'était pas aisé ; les vrais fans de la BD ne s'y retrouvent sans doute pas. C'est un spectacle trop étasunien, calibré comme un produit prêt à l'exportation. Ça reste un film très fréquentable, en famille, mais il manque l'étincelle de folie de la BD.