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La casse

Publié le par Yv

La casse, Marc Ménis, Ravet-Anceau, 2014... 

Dans les années 50 ou 60, une jeune fille est prise en stop par un homme charmant qui l'emmène chez elle, la séquestre, abuse d'elle et la tue.

De nos jours, une jeune punk qui squatte l'ancienne gare de triage de Lille est retrouvée morte, assassinée. Le commissaire Sandre prend en charge cette affaire, assisté du capitaine Morel, des lieutenants Jérémie Tchang et Milena Nowak. Bientôt, dans un jardin d'un vieux quartier de Lille deux squelettes sont découverts, c'est Morel qui prend l'enquête. 

Marc Ménis est Lillois, féru de rock, comme son commissaire Sandre qui écoute Les Ramones à fond dans sa voiture. La casse, son premier roman, n'est pas totalement abouti, mais il contient de belles promesses. Il est assez long à démarrer et ne devient vraiment intéressant qu'aux alentours de la page 8O lorsque les deux squelettes sont déterrés et que le capitaine Morel se charge de l'enquête. Avant, ça ronronne, ça s'allonge en des considérations pas toujours palpitantes. Puis, petit à petit, les personnages prennent du corps et de l'épaisseur, Sandre et Morel en particulier, mais leurs histoires peinent encore à s'intégrer de manière fluide dans le récit : elles sont présentes, mais arrivent parfois comme un cheveu sur la soupe, sans transition.

Autre constat : l'intrigue des corps enterrés cinquante ou soixante ans plus tôt, nous dit Marc Ménis, touche et remue ses deux flics, mais le problème c'est qu'on ne le sent pas vraiment, il aurait été judicieux, plutôt que de nous le dire plusieurs fois de nous le faire ressentir par le comportement d'iceux, leurs questionnements... Le choix de deux enquêtes séparées n'ayant rien en commun me plaît bien, on a tellement l'habitude de voir deux dossiers totalement opposés se rencontrer en fin de volume, parfois de manière artificielle, au moins Marc Ménis évite l'écueil. Son roman est très réaliste, ancré dans le temps. 

J'ai l'impression d'avoir lu un roman policier inachevé, un plan très détaillé et très prometteur, une bonne base pour un roman d'une autre envergure. Les idées, les personnages et l'écriture de Marc Ménis, sa fluidité, sa simplicité à la fois classique et moderne me donnent à penser que ce premier roman ne sera pas le dernier et que les bonnes choses aperçues dans ce livre reviendront développées et musclées dans un prochain opus.

 

 

polars 2015

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