L'hiver des lions
L'hiver des lions, Jan Costin Wagner, Ed. Jacqueline Chambon, 2010
Depuis la mort de sa femme, le commissaire Joentaa passe son temps au travail, notamment la nuit de Noël. Cette nuit, une jeune femme vient déclarer un viol, mais finalement s'en va sans porter plainte. Le lendemain, on retrouve le corps du médecin légiste, puis quelques jours plus tard celui d'un fabricant de mannequins, tous deux tués de la même manière. Un seul lien entre eux : ils ont participé à un talk-show télévisé.
Nouveau venu dans les polars nordiques : Jan Costin Wagner est Allemand, mais vit en Finlande, ses histoires se déroulent donc dans ce froid pays du nord. Son flic, Kimmo Joentaa fait là sa seconde enquête, la première, Le silence, est paraît-il en cours d'adaptation cinématographique.
J-C Wagner reprend ce qui fait le succès des polars froids : les paysages de neige, la lenteur, les moindres pistes suivies qu'elles donnent un résultat ou non. Un peu comme Wallander, Joentaa prend des bribes, des mots ou des attitudes des gens qu'il interroge et des gens qu'il côtoie. Des idées, des images naissent en lui, insaisissables, indicibles, mais palpables. Ensuite, l'intuition, l'écoute approfondie de ceux qui souffrent, tout cela lui permet de replacer toutes les pièces du puzzle, de faire de ces morceaux et de ses sensations une image nette des faits. Il procède donc plus par intuition, parfois en totale opposition à ce que voudraient ses chefs et collègues. " [...] c'est l'empathie du commissaire envers ceux que la perte d'un être cher a rendus inconsolables et qui vivent dans l'obsession de la mort qui va le mettre sur la voie. Rarement un roman policier aura montré un visage aussi humaniste et une si grande délicatesse de sentiments." (4ème de couverture)
Néanmoins, rien de bien nouveau : un flic solitaire, désabusé, qui pratique l'écoute et qui donne la direction de l'enquête. Mais bon, Joentaa n'est pas si solitaire que cela, puisque la jeune femme qui vient déclarer un viol est une personnalité compliquée, qui ne laisse pas insensible le flic, et vice (sans jeu de mots) versa.
Pour qui n'aime pas les polars de Mankell ou Indridason, passez votre chemin, vous n'aimerez pas non plus Wagner !
Pour qui aime ce genre de littérature, il ne sera pas déçu : la Finlande n'est pas moins un paysage saisissant que la Suède ou l'Islande, Joentaa est un flic attachant ; ses collègues mériteraient de prendre un peu d'ampleur, mais ça viendra peut-être. J'attends la suite !