L'amour à Versailles
L'amour à Versailles, Alain Baraton, Grasset, 2009
Au travers d'anecdotes, souvent inédites d'après l'éditeur, Alain Baraton, jardinier en chef du Parc de Versailles et chroniqueur sur France Inter, nous fait visiter Versailles. Il retrace le Versailles du début, sous Louis XIII, s'attarde sur celui des Louis suivants, XIV et XV surtout. Il écrit sur les maîtresses des uns et des autres, sur les mœurs, si on les juge à ce qu'il dit, particulièrement dissolues -et c'est mot encore bien faible !
Le problème, c'est que l'on ne sait trop ce qui est de l'historique avéré ou du fantasme de l'auteur. Il livre parfois ses impressions ou ses déductions sur telle ou telle favorite de roi. C'est gênant. Je sens également un brin de misogynie chez cet homme qui attribue à toutes les femmes de l'époque une sexualité exacerbée -pour ne pas dire plus vulgaire- qui écrit que dans les années du règne de Louis XV, pas une femme de plus de 16 ans, dans Paris était vierge : sur quelles preuves peut-il dire cela ? Tout est un peu comme cela : on mélange le vrai et l'estimation, le réel et le fantasme. En outre, quelques grossières erreur de style font tâche, comme quand parlant d'une favorite, il écrit : "Mme de Montespan, c'est le corps de Marylin Monroe doté de l'intelligence de Simone de Beauvoir. Elle est trop, elle le sait." (p.74) Trop quoi ? Tic de langage très actuel. Anachronique et inélégant.
Bon, livre pas déplaisant globalement, mais qui me laisse un goût d'inachevé et une sensation de ratage. Loin d'être inoubliable ! Loin d'être trop ...