Garden of love
Garden of love, Marcus Malte, Ed. Zulma, 2007
Quatre narrateurs, très différents. L'un est un homme, Matthieu qui se promène sur la plage avec ses enfants et revoit un ancien ami disparu depuis 9 ans et qu'il ne désirait pas revoir. L'autre est un enfant qui joue avec sa petite sœur, Jona. Un autre, Alexandre Astrid, un flic blasé, mis au placard et désabusé, voire suicidaire, qui serait passé à l'acte s'il n'avait peur des conséquences et qui reçoit un jour un manuscrit qui le remue particulièrement. Et enfin, une jeune femme, probablement prostituée qui joue un jeu de séduction avec les hommes, la seule dont l'histoire n'est pas écrite à la première personne du singulier. Tout cela apparaît disparate et finalement, évidemment, tout se recoupe.
D'un prime abord déroutant par le nombre de narrateurs s'exprimant à la première personne, le pli se prend vite et ne se pose pas la question de qui parle ; tout est limpide dès les premières lignes des chapitres. Chaque protagoniste est bien décrit et aucune confusion n'est possible.
C'est un polar très construit, méthodique. Heureusement, car il y aurait de quoi s'embrouiller. C'est donc tout le contraire et le livre est passionnant. Je me suis fait happer par le rythme très rapide des phrases, de la narration. Et pourtant, l'action elle-même n'est pas véloce. C'est un peu paradoxal. Phrases très courtes, vocabulaire simple, aisément compréhensible, efficace. Les histoires que l'on croyait très indépendantes les unes des autres se rejoignent au fil des pages, dans un puzzle alambiqué, très bien mis en scène.
Si l'on recherche du rythme, des meurtres, de l'hémoglobine à chaque page, ce livre n'est pas un bon choix. Mais si l'on cherche un scénario subtil, un livre habilement écrit, des personnages crédibles, une intrigue qui l'est tout autant sans être le seul intérêt, ce livre est le bon choix. En ouvrant ce Garden of love, je ne savais pas à quoi m'attendre, et franchement, je suis bluffé.
Livre beaucoup lu et chroniqué avec enthousiasme ou beaucoup plus de retenue que moi (oui, oui, je sais, parfois je m'emporte) : Florinette, Kathel, Incoldblog, Joëlle, Saxaoul, ...