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Faut que tu viennes

Publié le par Yv

Faut que tu viennes, Pascal Thiriet, Jigal, 2014

Lorsque Dido l'appelle, Énée se sent toujours obligé de courir au rendez-vous. Dido, elle est spécialisée dans la suppression des banquiers, et Énée, il est spécialiste de l'aide à Dido. Ils se connaissent depuis le lycée. Un banquier qui n'a pas totalement succombé ? Énée arrive, mais cette affaire risque bien d'être d'une autre envergure que les précédentes, et malgré tout Énée a des principes... et des scrupules.

Avec Thiriet, c'est chaud bouillant, facile comme entrée en matière, j'aurais pu la faire avec M. ou Mme Picard ou Toupargel... Que les autres vendeurs de glace à la viande ou au poisson ne m'en veuillent pas de ne pas les citer ici, je ne fais pas de placement de produit, juste une -mauvais- blague !

Donc, disais-je avant de m'interrompre, P. Thiriet, ça décoiffe. J'avais déjà testé avec J’ai fait comme elle a dit, deux paumés qui semaient le trouble et quelques cadavres derrière eux. Il reprend non pas les mêmes personnages, mais les mêmes codes : un type pas trop sûr de lui Énée et une femme à la forte personnalité qui le mène là où elle veut. Entre eux, il y a eu de l’amour physique, il peut encore en avoir, mais leur relation est plus fraternelle, un rien incestueuse. Énée protège Dido qui se sert d’Énée. Enée, il rencontrera d’autres femmes, quasiment toutes sur le même modèle, des femmes qui dirigent. Thiriet est pour le pouvoir par les femmes. Un féministe quoi ! Et  ça ne traîne pas chez lui, on est dans le bain tout de suite, dès les premières pages, "Elle avait dit : "Faut que tu viennes ! Tout de suite !" Ou bien "Maintenant !" Énée ne savait plus exactement."  (p.5), jusqu’aux dernières, car jusqu’à la fin on se demande comment cette histoire va pouvoir se finir. Bien ? Mal ? Y a-t-il vraiment une bonne ou une mauvaise fin d’ailleurs ? Une happy end ou une sad end ? Suspens jusqu’aux quasi ultimes lignes

Aucun temps mort et même si la combine montée par Dido est parfois alambiquée, elle se suit assez aisément dans les grandes lignes. Dido, ce qu’elle veut c’est dézinguer ceux qui ont le pognon et le pouvoir : "Tu sais bien que ce n’est pas pour l’argent. C’est pour nuire. Tu sais bien ! A la fin je veux que les méchants soient punis. Les méchants, c’est les banquiers et les corrompus. Je veux qu’ils en bavent." (p.78/79)

Tous les intervenants qui aident Dido et Enée sont un peu abîmés par la vie, fille violée, clodos, prof arnaqué, un peu comme Dido et Enée eux-mêmes. Même la banquière, Bérengère, elle a un passé pas très facile, bien que fille de banquier riche et élevée avec de l’argent. Pour se maintenir en vie Enée picole dur, on pourrait presque croire que le Jack Taylor de Ken Bruen à côté est un petit joueur, mais lui, en plus il avale du Xanax, ça double ou triple voire pire les effets. Enée il carbure au casa, normal puisqu’il sévit du côté de Sète et Montpellier.

Pascal Thiriet a une écriture vive, dynamique qui joue avec les mots de différents niveaux de langage, il dialogue beaucoup, il joue aussi avec les sons : "Dis, Dido, dis donc…" (p.27), "Du coup, Enée s’en prit un second, et puis encore un, ce qui fait qu’en passant à table il était, disons, disert." (p.31). C’est un roman noir réaliste, l’un de ceux dont on se dit que les arnaqueurs doivent s’en sortir tellement ils sont cabossés et sympas, même si pour parvenir à leurs fins ils doivent sacrifier un ou deux –ou plus- adversaire bien pourris certes, mais ils les devront les occire tout de même pour essayer de s’en sortir, plus un ou deux malfaisants, juste pour débarrasser leurs actuelles et leurs futures victimes.

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L
Enchantée de découvrir ton blog !<br /> Et ravie de voir que nos avis convergent sur ce roman "Tarentinoir" ;-)<br /> A bientôt !
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Y
<br /> <br /> Merci de ton passage j'en ai fait un bref chez toi, mais je reviendrai (Merci aux éditions Jigal qui ont mis un lien sur Facebook)<br /> <br /> <br /> A bientôt<br /> <br /> <br /> <br />
Z
Chez nous, ce soir, faut les parapluies... Mais j'arrive
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Y
<br /> <br /> J'aurais bien voulu qu'il pleuve hier soir, ça m'aurait évité d'arroser... Je t'attends<br /> <br /> <br /> <br />
Z
Faut que je vienne ? voilà, je suis là pour lire ton commentaire qui, une fois de plus, me prend dans ses rets
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Y
<br /> <br /> C'est bon, venez tous... l'apéro est au frais<br /> <br /> <br /> <br />
O
Bonjour Yv<br /> Faut que je vienne Me voici... Roman place dans mes prochaines lectures avec le nouveau Maurice Gouiran, bien entendu...<br /> Amitiés
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Y
<br /> <br /> Bonjour Paul, Je t'ai appelé et tu m'as entendu, c'est bien...<br /> <br /> <br /> Difficole de résister à l'appel de Pascal Thiriet<br /> <br /> <br /> Amicalement,<br /> <br /> <br /> <br />
K
Barré et déjanté dis tu sur Facebook, comment veux-tu que je résiste, là? ^_^
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Y
<br /> <br /> C'est fait pour ne pas résister...<br /> <br /> <br /> <br />