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Dans la dèche à Los Angeles

Publié le par Yv

Dans la dèche à Los Angeles, Larry Fondation, Fayard, 2014 (traduit par Alexandre Thiltges)..,

Los Angeles 1994, Soap et Fish vivent dans la rue depuis trois ans déjà, en couple. Ils sont souvent accompagnés de Bonds, un ex-restaurateur qui a dû fermer boutique lorsque l'usine à côté de son restau s'est arrêtée. Ils vivent de petits boulots, de mendicité, de rapines. Fish court après les journaux, à la recherche de nouvelles fraîches sur la situation au Rwanda. Soap vole des produits de maquillage pour se rappeler le temps où elle pouvait se les offrir. Bonds parle de son restau et de la guerre qu'il a faite après la faillite, après s'être engagé dans l'armée.

On est évidemment loin très loin du Los Angeles du rêve américain, loin d'Hollywood. Larry Fondation, depuis Sur les nerfs et Criminels ordinaires parle des gens de la rue, de ceux qu'il a côtoyés en étant médiateur de quartier. Il montre très bien en peu de mots de manière tragi-comique la difficulté de vivre dans un pays qui ne voit ni ne pense à ses pauvres : "Angie pète les plombs et se précipite dans la rue, où elle se fait percuter par une voiture. On l'emmène à l'hôpital, où les docteurs collent la grosse facture pour soigner sa jambe cassée sur le dos du gouvernement fédéral. Le Sénat, qui crie au déficit, réduit les budgets sociaux, ce qui fait que lorsque Angie sort de l'hôpital, le foyer où elle vivait a fermé par manque de fonds. Entre-temps, il est apparu que le chauffeur qui a renversé Angie avait un peu picolé -même s'il n'aurait jamais pu s'arrêter, bien sûr, parce qu'elle avait déboulé comme ça, devant lui. Le juge n'a pas vu les choses sous cet angle et l'a envoyé en taule, en lui retirant le permis. Raison pour laquelle il a perdu son boulot, parce qu'il ne pouvait plus s'y rendre, donc, plus d'argent. Sa femme l'a quitté pour le comptable chez qui elle travaillait comme responsable administrative. Raison pour laquelle le chauffeur, qui s’appelle Fred, aujourd'hui sans abri, entre au Black Rock et, sans se douter de quoi que ce soit, s'assied à côté d'Angie, qui l'aime tout de suite beaucoup, alors ils picolent ensemble, s'embrassent, etc." (p.20/21) 

Construit en tout petits chapitres dans une langue qui alterne les niveaux : parfois argotique voire ordurier, parfois plus classique, beaucoup de dialogues, c'est un livre qui demande un peu de temps pour s'habituer à son rythme, à un certain sens de l'ellipse. Et puis, une fois dedans, on se prend au jeu... jusqu'à un certain point. Parce que finalement, le contenu n'est pas à hauteur des espérances ; Larry Fondation tourne en rond. J'avais bien aimé ces deux premiers bouquins, mais celui-ci me déçoit. Trop long. Trop banal si je puis dire. Mais pourquoi a-t-il adopté un style plus classique de roman de 200 pages, alors qu'il était incisif, marquant et très original dans un format plus court ? Dans mon billet pour Sur les nerfs, j'écris : "certaines nouvelles m'ont laissé dubitatif, parce que parfois trop déstructurées, trop elliptiques, mais dans l'ensemble je suis plutôt positif et curieux de ce que pourrait faire Larry Fondation en musclant un peu ses personnages, en les développant et en les mettant dans un roman." (autocitation entièrement narcissique et assumée comme telle) ; je reste en partie sur ma position (non relue avant d'écrire le début de ce billet) notamment pour ce qui concerne la musculature des personnages et l'ellipse trop présente. Par contre, Larry Fondation, n'est finalement jamais aussi bon que lorsqu'il écrit de courts textes, comme dans Criminels ordinaires. Il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis dit-on. Je confirme.

 

polars

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V
zut, je ne connaissais même pas le nom de l'auteur!
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Y
<br /> <br /> Il ne fait pas partie des plsu connus, tu es pardonnée<br /> <br /> <br /> <br />
A
Le titre avait l'air alléchant, pourtant.
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Y
<br /> <br /> Oui, c'est vrai <br /> <br /> <br /> <br />