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Criminels ordinaires

Publié le par Yv

Criminels ordinaires, Larry Fondation, Fayard, 2013 (traduit par Alexandre Thiltges)

Recueil de textes plus ou moins longs ou plus ou moins courts selon qu'on aime ou pas, dans la même veine que Sur les nerfs du même auteur. Larry Fondation place ses personnages dans des situations difficiles, dans des quartiers dangereux et chauds de Los Angeles. Il décrit des faits de la vie quotidienne qui tournent au tragique ou des actes moins courants comme des agressions, des vols, voire des meurtres mais qui deviennent quasi naturels dans ces quartiers. C'est un peu la version moderne de sexe, drogue and rock'n'roll qui se traduirait par sexe, drogue, rap and guns. Il suffit d'un regard parfois pour que ça tourne mal :

"Je regardais juste dans le vide, je rêvassais, si vous voulez, sans rien mater de particulier. Il ne voyait pas les choses de la même manière ; il pensait clairement que je l'observais. 

- Qu'est-ce que tu mates, là, enculé ? il m'a demandé en me foutant un coup de matraque sur la tronche." (p.78)

Parfois entre deux histoires noires, violentes une pause survient et la chance ou la bonne fortune sourit à l'un des héros. Ce ne sont pas les nouvelles les plus répandues dans le livre, mais elles donnent une note d'espoir malgré tout.

Comme dans Sur les nerfs, les textes de Larry Fondation sont courts, très courts ou un peu plus développés. Il excelle dans les versions ramassées sachant raconter des petites histoires percutantes avec des personnages à la dérive, menés par l'alcool, la drogue ou le sexe et parfois les trois en même temps. Phrases courtes qui claquent. Efficaces. Il est une expression qui dit livre-coup-de-poing qui siérait parfaitement à cette oeuvre. Les héros de Larry Fondation sont de pauvres types, des filles paumées travaillant peu ou pas ou dans des jobs peu enviables :

"C'était un boulot de merde, man. Nettoyer par terre, les chiottes, tous ces putains de bureaux de luxe, la nuit. Plus personne, pas âme qui vive. Mais de tonnes de gens comme nous ; de partout. Impossible de faire la différence entre les chefs et nous. Tout le monde se ressemblait." (p.130)

Un bouquin dur mais intéressant. Prudes et puritains s'abstenir car la violence et le sexe sont présents mais jamais gratuitement ; à chaque fois que L. Fondation décrit une scène terrible ou sexuée (voire les deux ensemble) elle est justifiée. Très actuel, sans doute très étasunien, mais croyez un non-amateur -mais point primaire- de la littérature de ce pays en particulier et sa culture en général (ah, ils en ont une ???), c'est un bouquin qui mérite un instant d'arrêt sur ses pages.

Merci Dominique.

 

 

thrillers

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A
Larry Fondation 'est donc pas un pseudo ?
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Y
<br /> <br /> je ne crois pas non<br /> <br /> <br /> <br />
M
De temps en temps lire un recueil me plait bien mais pour celui que tu cites...j'en ai pas trop envie au vu du contexte.
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Y
<br /> <br /> Un contexte dur c'est évident<br /> <br /> <br /> <br />
Z
of course
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Y
<br /> <br /> Ah bonne cuisinière alors<br /> <br /> <br /> <br />
Z
Si, je suis armée de mes casseroles, prête à faire feu !!!
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Y
<br /> <br /> "prête à faire feu"... sous les casseroles bien sûr !<br /> <br /> <br /> <br />
Z
Je passe également, après je risque de voir les chevreuils d'un tout autre regard !!!
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Y
<br /> <br /> tant que tu n'es pas armée...<br /> <br /> <br /> <br />
C
je passe...
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Y
<br /> <br /> Comment cela ? Ça fait deux fois de suite;)<br /> <br /> <br /> <br />
G
Intéressante critique, je vais me pencher sur ce livre
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Y
<br /> <br /> si tu aimes, il y a aussi son premier : Sur les nerfs<br /> <br /> <br /> <br />