Bashung l'Imprudent
Bashung l'Imprudent, Bruno Lesprit et Olivier Nuc, Ed. Don Quichotte, 2010
Les deux auteurs, tous deux journalistes retracent le parcours d'Alain Bashung, mort le 14 mars 2009. Ils parlent de ses disques, de ses débuts dans le métier, de son enfance, entre Boulogne Billancourt et l'Alsace. Comment d'un garçon, plutôt timide et effacé, Bashung a pu réussir à devenir une rock star qui a plongé dans tous les abus dès les débuts de son succès pourtant tardif et chèrement acquis, quasiment sans concession, pour finir en artiste unanimement considéré comme le dernier rockeur français et comme celui qui aura toujours cherché à se renouveler.
Avant de commencer cette biographie, gentiment envoyée par Gilles Paris, j'avais déjà lu celle de Marc Besse consacrée au même Bashung. Je n'apprends rien de bien nouveau, si ce n'est tout de même que les auteurs de ce livre ont le recul important et nécessaire pour ce genre de livre qui manquait un tantinet à Marc Besse. Ils ne sont pas dans une admiration sans borne et n'hésitent donc pas à parler des côtés négatifs du personnage : sa manière de couper court certaines relations, même si elles ont été productives, ses débordement alcooliques, ...
Le livre est bâti comme une biographie autour des disques du chanteur : ses premiers 45 tours de chanteur yé-yé et puis, très vite ceux beaucoup plus rock'n'roll. La carrière de Bashung peine à décoller et après quelques succès critiques, personne en France ne le connait réellement. Il faut attendre Gaby oh ! Gaby en 1980 pour que tout le monde entende parler de lui. Ce titre d'ailleurs sauvera sa carrière qui aurait pu s'arrêter là sans ce succès. Bis repetita quelques années plus tard avec Vertige de l'amour. Enfin, le véritable Bashung se dessinera avec l'album Novice (1989), mais surtout avec Osez Joséphine (1991). Suivront l'excellent Chatterton, le non moins superbe Fantaisie militaire, puis, L'Imprudence, plus noir, plus dur et le plus consensuel Bleu pétrole.
Le livre est un peu difficile à suivre, beaucoup d'allers/retours entre les époques, j'aurais aimé plus de linéarité. Le propos est parfois confus, mais ce n'est pas un roman et on trouve toujours des anecdotes ou des histoires autour de la fabrication des disques qui plaisent.
Et puis, comme moi, les deux auteurs ont comme albums préférés dans la discographie d'Alain Bashung Fantaisie militaire et L'imprudence, auquel personnellement je rajouterai Chatterton, donc on se retrouve forcément.