Autobiographie d'une courgette
Autobiographie d'une courgette, Gilles Paris, Flammarion, 2013 (Plon, 2002)
Courgette est un garçonnet de 9 ans qui, accidentellement tue sa maman alcoolique et absente qui passait son temps à boire devant la télévision. Le papa de Courgette étant parti avec une "poule", il se retrouve donc en foyer. Il fera connaissance avec d'autres enfants de son âge, y apprendra l'amitié, l'amour et tout ce qui fait le quotidien d'enfants de cet âge.
Le livre de Gilles Paris précédemment édité chez Plon est revu et corrigé pour la collection Étonnantiss!mes chez Flammarion. Cette collection s'adresse à des adolescents et présente des livres très différents écrits par Octave Mirbeau, Émile Zola, Michel Quint ou Gilles Paris, ... (leur site ici). Petit prix (4.90€), préface présentant l'oeuvre dans son époque, dans la société, parlant de ses spécificités, ici, par exemple de l'écriture de l'auteur qui fait parler un enfant, ou encore des foyers pour enfants, postface avec quizz et jeux pour savoir si le livre a été bien compris (j'ai été très tenté, mais je me suis retenu, laissant ses amusements aux jeunes de la maison. Pff, c'est dur d'être adulte !) et entretien avec l'auteur, et des notes bas de pages en cours de lecture pour expliquer des notions, des mots difficiles.
Belle idée donc pour un livre, qui lorsque je l'ai lu m'avait paru sympa et plaisant (voir mon billet de l'époque, très court, je débutais dans le blog). Après une relecture très rapide et une replongée dans le monde de Courgette, je m'aperçois qu'il me reste beaucoup de cette histoire en mémoire. Si vous avez aimé le dernier roman de Gilles Paris, Au pays des kangourous, vous aimerez aussi celle-ci. Différente bien sûr, mais avec des points communs : narrateurs-enfants qui se confrontent au monde des adultes, trop tôt, écriture simple et agréable et mine de rien, des sujets aussi douloureux que l'abandon, la mort, l'amour, l'amitié abordés. Pas de réponses universelles, mais en existe-t-il ? Mais des questionnements qui eux le sont sans doute, universels !
Je ne saurai trop vous conseiller également la lecture de la postface dans laquelle G. Paris explique son travail d'avant écriture, ses visites dans les foyers, dans une école. Il dit par exemple : "Le foyer n'était pas leur maison, les éducateurs n'étaient pas leurs parents. J'ai aussi compris que ces enfants n'étaient pas différents des autres. Qu'il rêvaient de se fondre dans la masse. Leurs jeux, leurs pensées étaient ceux de tous les enfants." (p.278) Alors là, je dis bravo Gilles. Je suis assistant familial et donc mon travail consiste à m'occuper des enfants que j'accueille chez moi (pour ceux qui ne connaissent pas, nous sommes famille d'accueil) ; je vois donc les enfants évoluer au fur et à mesure de leur placement à la maison. Ma plus grande joie est de les voir accueillis là où nous allons comme les autres. Se fondre dans la masse est l'exacte expression qui convient (petite précision, la masse, ce n'est pas moi, je suis un garçon élégant). C'est le plus grand bien qu'on puisse leur faire. Comme d'ailleurs à toute personne quelle que soit sa spécificité ou sa différence. Tolérance et accueil.
Un roman qui me parle donc directement et que je conseille à tous pour passer un bon moment, intelligemment.
Merci Gilles.
beaucoup d'avis sur Babelio.