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Aimer et laisser mourir

Publié le par Yv

Aimer et laisser mourir, Jacques-Olivier Bosco, Éd. Jigal, 2012

Frederico Lopez, avocat à Bogota se retrouve dans une situation très délicate. Pour s'en sortir, il fait appel à Lucas Murneau, dit Le Maudit, tueur à gages, qu'il emploie de temps en temps, depuis une dizaine d'années, pour des missions très délicates en faveur du cartel de Don José.

Amanda est une prostituée de luxe qui a la malencontreuse idée d'entendre des cris au travers de la porte d'une chambre d'hôtel. Surprise par ses occupants, en fâcheuse posture, elle se défend en tuant un homme, quasiment accidentellement. Le frère de sa victime demande réparation.

Amanda et Le Maudit se rencontreront, s'aimeront et s'aideront.

Polar efficace comme l'était déjà Le Cramé. L'action est internationale : Colombie, France, Croatie. Les personnages sont bruts, parfois même primaires : tueurs, trafiquants, proxénètes, putes, ... Tous de grands humanistes, pensant d'abord à leurs gueules plutôt qu'à celles des autres. L'Abbé Pierre et Mère Térésa ne sont pas invités à bord. Ça défouraille souvent, ça canarde pas mal dans des salons feutrés, dans des bars louches, dans les rues. Bienvenue dans le milieu. Dans les milieux devrais-je dire : celui des Colombiens n'a rien à voir avec celui des Croates ou celui des Corses ! Les points communs entre tous ceux qui déclenchent les rencontres ? Amanda ! Puis Lucas Murneau.

Ne connaissant pas du tout ces univers, je ne saurais dire si le roman de JO Bosco est crédible, mais peu importe, il va vite, emporte tout sur son passage, véracité éventuelle ou virtuelle, a priori sur le genre et même mes quelques réserves ayant trait à un certain lyrisme stylistique que perso, je n'aime point trop, pour clore un chapitre et maintenir le suspense, du genre : "C'était bon d'avoir des amis, quand même, se disait-elle. Tant qu'ils étaient vivants." (p.84), ou pour parler de son personnage principal :

"Ce surnom [Le Maudit], plane encore, là-bas, dans l'esprit des paisanos. Dans leurs cauchemars. Lorsque, au plus profond de la nuit, retentissent à nouveau les cris de terreur et de douleur des victimes, montent les flammes et l'odeur de chair brûlée, alors que dans le regard de l'homme aux yeux verts, flambent les feux de l'enfer. On l'appelait le Maudit." (p.22)

Oubliées ces réserves donc parce que l'écriture de JO Bosco n'a pas besoin de ces artifices pour être efficace. Il sait créer une tension qui monte inexorablement et un suspense qui prend le même chemin en côte. Sans fioriture, il va doit au but, même s'il se réserve quelques pages plus douces sur la relation entre Le Maudit et Amanda, sur certains paysages. Langage direct, parfois cru, juste ce qu'il faut pour aimer son livre et ses personnages même si de prime abord leurs métiers n'incitent pas à la sympathie et encore moins à l'empathie :

"Le Corse voulut savoir où se trouvaient ses chefs, plus encore le fameux Croate. Il dut faire griller un deuxième Albanais pour le pousser à parler. Le lieutenant avait trop peur des siens, il fallut opérer différemment avec lui. Un des amis du village lui versa une casserole d'eau bouillante sur les couilles, il finit par donner l'adresse de ses chefs, mais jura ses grands dieux qu'aucun d'eux ne savait où se trouvait le Croate." (p.176)

Excellent polar des éditions Jigal dans lequel vous pouvez plonger sans risque de déception, sauf à ne pas aimer le genre, mais là, vous êtes avertis, c'est dur pur, du vrai !

 

thrillers

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G
Je ne sais pas... Il me semble que ces temps ci j'ai plus envie de thrillers psychologique plutôt que de dézingage...
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Y
<br /> <br /> Parfois, c'est pas mal aussi, ça ne fait pas réfléchir, c'est simple direct<br /> <br /> <br /> <br />
Z
Jigal offre toujours de très bons polars
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Y
<br /> <br /> Pour ce que j'en ai lu, je suis d'accord avec toi<br /> <br /> <br /> <br />
A
Pourquoi pas un polar pur et dur, rien ne vaut les bonnes bases.
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Y
<br /> <br /> Les valeurs rien que des valeurs<br /> <br /> <br /> <br />
L
Un roman qui "emporte tout sur son passage", on ne peut pas résister...
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Y
<br /> <br /> emportée tu seras aussi...<br /> <br /> <br /> <br />
L
oui, of course, James............<br /> la version de Guns était le générique de l'heure de vérité
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Y
<br /> <br /> Ah ok, je croyais que c'était celle de Mc Cartney. Merci <br /> <br /> <br /> <br />
L
en attendant j'ai "live and let die" de Guns en tête !
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Y
<br /> <br /> Inévitable, mais elle est d'abord de Mc Cartney cette chanson, non ? Elle génériquait un James Bond !<br /> <br /> <br /> <br />