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A l'encre de Chine

Publié le par Yv

A l'encre de Chine, Christian Lejallé, Ed. Imagine & Co, 2011

"1860. Après trois mille ans d'histoire, le Céleste Empire s'effondre.
Seul le Maître peut encore venir à bout des maux qui le rongent. Pour détruire ce vice-empereur de Chine qui conteste son pouvoir, l'impératrice Ts'eu-hi va utiliser le plus terrifiant des poisons : l'amour.
Sacrifier l'Empire ou sauver celle qu'il aime, le Maître n'a pas d'autre choix. En essayant de sortir de ce piège machiavélique, il va entraîner Yuna, sa fille, dans la plus bouleversante des épopées." (4ème de couverture)

Christian Lejallé fait débuter son récit bien avant 1860 et remonte lentement l'histoire de la Chine. Les empereurs, les guerres, la grande histoire, mais aussi la lignée du Maître, sorte de diplomate, de conseiller en chef, de sage. A cette époque, les futurs maîtres sont éduqués par des maîtres avérés qui doivent faire naître en eux l'intérêt de la rhétorique, de l'analyse et du conseil politique, économique ou stratégique.

Ce premier tome de A l'encre de Chine est intitulé Le Maître et c'est donc son histoire qui en est le thème principal. De la naissance de ses ancêtres en passant par la sienne jusqu'à la naissance et l'éducation de Yuna, sa fille, qui sera l'héroïne du second tome.

Une jolie manière de plonger dans les méandres de l'empire chinois, dans les arcanes des diverses familles qui gouvernent et sont liées les unes aux autres, dans la diversité des clans, des peuples : Mandchous, Mandarins, Mongols, ... On est parfois un peu submergé par tous ces noms, ces peuples qui ont crée le pays, mais l'art de Christian Lejallé est de nous remettre toujours en selle avec l'histoire du Maître : le personnage fil rouge qui nous permet de ne pas le perdre (le fil, bien sûr !)

C'est aussi le livre de la montée en puissance, et la cruauté de Ts'eu-hi, future impératrice. Prête à tout pour arriver au sommet, son parcours est semé d'embûches qu'elle déjoue en n'hésitant pas à massacre ses opposants ou ses alliés qui la gênent ou encore son peuple, pour servir ses intérêts : "Dans un exode lamentable, l'impératrice Ts'eu-hi s'était réfugiée à Xian et toute la cour avec elle. Pour être à même de payer la nouvelle indemnité de guerre exigée par les Occidentaux, Ts'eu-hi fit doubler les taxes gouvernementales dans toutes les provinces du sud. [...] Pendant toute l'année de son séjour à Xian, Ts'eu-hi saigna à blanc le pays qui croulait déjà sous la plus infâme misère. Des cadavres jonchaient les rues et jusque sous les fenêtres des palais où elle vivait, mais Ts'eu-hi n'en voyait rien, aveugle au monde et à tout ce qui  ne nourrissait pas d'une manière générale la grande oeuvre de destruction qu'elle avait entreprise." (p.161/162)

Dans un style volontiers poétique, lent, une écriture tout en paraphrases, imagée, Christian Lejallé nous promène dans ce pays de l'époque médiévale jusqu'au début du XXème siècle. L'histoire n'avance pas vite, il faut prendre le temps de s'imprégner des lieux, des paysages, des personnages. Point de scènes de guerres violentes et terribles, mais plutôt des stratégies et des constats. Il faut aimer ce rythme imposé par l'auteur qui permet de bien se rendre compte de la lenteur de la machination ourdie par Ts'eu-hi contre le Maître. Pas forcément du goût de tout le monde. Personnellement, ça me va.

NB : Ts'eu-hi a vraiment existé et a régné en tant que régente de 1861 à 1908, n'hésitant pas à faire tuer ceux qui pouvaient lui ôter le pouvoir. Alors, j'en sais des choses, hein, vous êtes épatés ? Pour être franc, lorsqu'un livre éveille ma curiosité, je vais creuser un peu à droite et à gauche (histoire de ne froisser personne), ce qui fut le cas pour ce roman.

 

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N
<br /> Je l'ai reçu il y a peu, une de mes prochaines lectures donc, à voir si ce rythme lent me conviendra...<br /> <br /> <br />
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Y
<br /> <br /> J'irai voir cela. bonne lecture<br /> <br /> <br /> <br />