Ça coince ! (7)
Le descendant africain d'Arthur Rimbaud, Victor Kathémo, Éd. Myriapode, 2012
"Racho est un homme originaire de Dirédoua près de Harar en Éthiopie. Sa trisaïeule, femme Amhara d'une certaine élégance, vécut une brève idylle avec Arthur Rimbaud pendant le deuxième séjour de ce dernier à Harar. Comme Rimbaud, Racho fait état d'une veine artistique profonde. Il est sculpteur et offre une nouvelle vie aux bibelots et colifichets qu'il ramasse au Port autonome de Cototrou. Mais son art ne répondant à aucune règle académique, Racho a du mal à se faire accepter par ses pairs et à vivre de son art. Il va ainsi décider de tout laisser tomber et d'aller mener sa vie sur le continent de son illustre ancêtre dans l'espoir d'y recevoir, du fait de sa filiation, un abord princier." (extrait de la 4ème de couverture)
Difficile d'entrer dans ce roman et même d'y rester. L'écriture est déroutante, et les allers-retours entre la réalité, l'irrationalité, l'onirisme sont déconcertants. Un garçon comme moi, prosaïque, terre-à-terre a beaucoup de mal à se retrouver dans les méandres du cerveau de Victor Kathémo. Quelques passages qui racontent la traversée de Racho, sa vie, permettent de s'accrocher un peu, mais ils sont trop disséminés dans le récit pour me retenir jusqu'au bout. Néanmoins, je ne doute pas que ce bouquin puisse trouver son public, l'écriture est plaisante et originale. C'est juste un mauvais choix de ma part qui, au départ m'emballait pourtant.
Le jardin du mendiant, Michael Christie, Albin Michel, 2012 (traduit par Nathalie Bru)
"Qu'il évoque un accro au crack dialoguant avec le fantôme d'Oppenheimer ou un vieil homme qui tente de renouer avec son petit-fils devenu SDF, Michael Christie ausculte le cœur et l'âme de Vancouver, ses solitudes anonymes et modernes, avec autant d'intelligence que d'humour. Un univers urbain qui nous ressemble étrangement."(4ème de couverture)
C'est un recueil de nouvelles qui s'intéresse aux petits, aux gens que l'on croise dans la rue, parfois sans vraiment les voir. En cela, je trouve que l'idée de départ est excellente. Mais, parce qu'il y a un "mais", bien vite les histoires deviennent un peu longues (bien que ce soient des nouvelles d'environ trente pages chacune). La première part bien, cette femme seule qui ne cesse d'appeler les ambulanciers pour revoir le secouriste dont elle est tombée amoureuse, mais très vite, l'auteur tombe dans du prévisible et rien dans son écriture n'est là pour ajouter le petit plus qui ferait que j'aimerais. Cette écriture qui pourtant change un peu d'une nouvelle à l'autre, assez moderne, mais un rien en dessous ce que j'attendais. Les autres nouvelles ont un peu la même forme : une bonne idée de départ qui retombe vite.
"Un des grands espoirs de la littérature canadienne" selon l'éditeur qui, selon moi, mais bon, je ne suis qu'un simple lecteur, demande confirmation, ce qui est d'ailleurs le lots de tous les espoirs.
Désolé Aliénor, pourtant, il était bien vendu.