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Bons baisers de Saint-Malo

Publié le par Yv

Bons baisers de Saint-Malo, Claude Picq, Palémon, 2022

A la demande du commissaire Saint-Antoine et pour aider la femme d'icelui, Cicéron Angledroit, assisté de Momo, son bras droit - l'autre il l'a perdu dans un attentat-, de Vanessa sa flicque préférée et quasiment concubine, enceinte de ses œuvres, et de l'inimitable et inattendu -normalement, il ne devait pas venir - René, part pour la Bretagne, entre Cancale et Saint-Malo, enquêter sur la disparition du fils d'un ostréiculteur demi-frère de madame la commissaire, donc demi-neveu de Saint-Antoine. Ouf...

Ils pataugent. Une sorte de torpeur s'empare de Cicéron est ses acolytes. La Bretagne les endort, loin de Vitry-sur-Seine, ils perdent leurs repères...

Une nouveauté, qui, renseignement pris, date du roman précédent des enquêtes de Cicéron, c'est désormais Claude Picq qui les signe en lieu et place de Cicéron himself. Sinon, rien ne change, tout en évoluant : Cicéron joue les enquêteurs privés tout en tentant de ménager Vaness', enceinte et qui s'ennuie un peu d'être mise au placard le temps de sa grossesse. Elle qui aime l'action semble déprimer un peu. Momo est toujours aussi silencieux et efficace. Et René, ben c'est René. Toujours à l’affût d'une aventure sexuelle -Paulette, sa femme est en croisière-, un langage très personnel : une sorte de Bérurier de Vitry, ramasseur de caddies à l'Interpasher de la ville. Pour qui ne connaît pas l'équipe, pas de souci, Claude Picq, en début de chaque ouvrage la présente et chaque titre peut se lire seul.

On les sent fatigués les banlieusards, lorsqu'ils arrivent en Bretagne. Ils peinent à trouver des pistes, des indices : "Je ne nous sens pas du tout sur ce coup-là. On n'a pas le pied marin, on navigue à vue. [...] Au fond de moi, je partage cette opinion, mais mon amour-propre me contraint à résister sans conviction. Je ne veux pas laisser la main, mais force est de constater qu'on peine pas mal." (p.184). Il est dans l'cirage Cicé. Perdu, carrément l'Angledroit !

Dans son style très particulier qui emprunte au classique, mais aussi à l'interpellation des lecteurs, et au plus argotique voire grivois dès que René entre en scène, Claude Picq écrit de nouveau une histoire décalée, drôle et franchement hilarante par moments. Mais si l'on veut intellectualiser le truc, pourquoi pas, après tout, on peut lire entre les lignes l'angoisse du futur papa qu'est Cicéron, le blues de la future maman, la galère des ostréiculteurs face à la pollution, aux vols d'huîtres, le tourisme à outrance qui ne permet plus de profiter d'endroits calmes, Saint-Malo, entre autres, est envahie toute l'année...

Vous voyez, il y en a pour tout le monde dans ce polar, une valeur sûre dans le genre...

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L
malgré Saint Malo en face de chez moi, je ne crois pas que je lirai ce roman policier
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Y
je sais que tu n'aimes pas le genre et il est plaisant mais pas indispensable