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Crépuscule sur la Loire

Publié le par Yv

Crépuscule sur la Loire, Hervé Huguen, Palémon, 2022

Virginie Sourget, riche héritière, d'une chaîne de restaurants, de participations diverses, d'une maison d'édition de livres d'arts et d'une galerie, reçoit dans sa chaumière de la banlieue nantaise, des amis et des gens en vue pour présenter la parution de l'ouvrage d'une photographe urbexeuse.

La soirée se déroule selon ses souhaits. Au matin, la femme de ménage découvre son corps dans la salle de bain. Tout semble indiquer un accident, mais les enquêteurs, le commissaire Nazer Baron et le commandant Arneke ne sont pas convaincus.

Hervé Huguen, ex-avocat qui se consacre à l'écriture de romans policiers a créé Nazer Baron et son équipe, il y a déjà 22 tomes (qui se lisent indépendamment les uns des autres). J'en ai chroniqué quelques uns et je vais sans doute me répéter si je dis qu'il y a en Nazer Baron du Maigret. Il consulte, interroge, écoute, observe, s'imprègne des lieux, des gens, de la situation et tout cela infuse jusqu'au moment où le déclic ou un détail permet l'éclairage. "Il avait les yeux vides, une manière à lui de s'imprégner de ce qui l'entourait sans réfléchir. Sans interpréter. Ce temps-là viendrait plus tard, lorsqu'il aurait stocké dans sa mémoire l'utile et l'inutile, un fatras d'informations dans lesquelles il finirait par faire le tri. Alors, il jetterait beaucoup et ne conserverait que l'essentiel. Il ne doutait pas d'y arriver." (p.158)

Baron c'est un discret qui n'élève pas la voix, il laisse ses collègues faire, et notamment le commandant Arneke en qui il a une confiance totale, ils se comprennent à demi-mot. Hervé Huguen écrit des romans policiers loin de la fureur et du bruit. Point de cascades, de poursuites insensées de voitures ou de tout autre engin motorisé, surtout lorsque comme ici, il enquête dans la bourgeoisie d'une grande ville de province. Il décrit des gens bien sous tout rapport, qui cachent des secrets, des jalousies, des amitiés de façade très proches d'inimitiés réelles... Il avance par petites touches, délicatement du cool jazz en fond sonore. Et le tout se lit avec un plaisir évident, un soir d'hiver au coin d'un feu. Et si on est au printemps, en été ou automne et qu'on n'a pas de feu, ça le fait aussi.

 

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