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Terres profondes

Publié le par Yv

Terres profondes, Patrick S. Vast, Le chat moiré, 2022

1978, dans un village ardéchois, une nuit de pleine lune, des coups de feu et le lendemain, les hippies -ainsi que les appellent les villageois- ont quitté la maison qu'ils louaient.

2018, Jack Sellier, en disponibilité de la police pour se consacrer à l'écriture de thrillers, activité dans laquelle il commence à se faire un nom, arrive dans le même village. Il y a loué une maison, inoccupée depuis 40 ans et compte y faire venir sa femme et leur fille. Mais ses questions sur les anciens occupants de la maison lui attirent la suspicion des habitants et font resurgir de vieilles histoires bien enfouies.

Ce qu'il y a de bien avec les livres de Patrick S. Vast, c'est qu'on n'est jamais déçu et qu'à chaque fois, il nous plonge dans un monde différent. Cette fois-ci, c'est un polar rural qui commence doucement, pour bien installer le décor et les personnages : l'atmosphère village à l'ancienne qui n'aime pas les étrangers -surtout les policiers, des meneurs hauts en couleur, qu'on visualise sans peine, chasseurs, aimant  la compagnie virile, boire des coups et dire du mal des étrangers. Un étranger, c'est quelqu'un qui n'est pas du village. Pour peu qu'il vienne d'un autre département, c'est pire, alors un Parisien ou un non Français...

La tension s'installe durablement et monte inexorablement. Les quelques fortes têtes du village bien décidées à ce que les histoires enfouies le restent à jamais sont prêtes à tout pour stopper les recherches de Jack. Prêtes à tout, donc imprévisibles. Et armées.

Patrick S. Vast en auteur de polars éclairé et malin, distille le calme, le reposant dans les paysages et le violent dans certains intervenants. Ses personnages sont évidemment des stéréotypes, des caricatures, car dans les villages reculés, il n'existe point de gens bas de plafond qui ne reculent devant rien pour cacher leurs turpitudes, leurs crimes ou ceux de leurs ascendants. Malgré tout, s'il en existait et que par coïncidence, ils étaient chasseurs -comme ceux du roman- ils disposeraient d'armes, ce qui serait loin d'être rassurant. L'étroitesse d'esprit, le repli sur soi, la peur de la rencontre et de la différence ne rendent pas tolérant.

Les polars de Patrick S. Vast se lisent, ne se ressemblent pas ce qui est une qualité, et se conseillent fortement, parce qu'il n'y a pas de risque de déception. C'est même tout le contraire, le seul risque c'est de vouloir tous les lire.

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P
Merci pour la chronique. Roman très bien cerné dans sa finalité. Un village d'Ardèche, peut-être découvert un jour, et place à la fiction...
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Y
Bonjour et merci pour le passage. J'ai partagé sur les réseaux sociaux...