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La mécanique du pire

Publié le par Yv

La mécanique du pire, Marco Pianelli, Jigal polar, 2022

Mano Lander se rend à Paris pour une dernière mission, celle qui devrait lui permettre de vivre tranquille par la suite. Lui, l'ancien commando, habitué au pire, devenu un errant solitaire. Sur la route, il porte secours à une jeune femme seule au bord de la route, voiture en panne. Marie est veuve, son  ex-mari s'est suicidé en service, il était flic à la BAC 96. La BAC 96, menée par Ciani est un repère de ripous, de voleurs, de voyous, de violents. Mano Lander accepte d'enquêter sur le suicide du flic et découvre qu'il s'agit d'un meurtre commandé par Ciani, car Lucas, l'ex-mari de Marie voulait dénoncer ses trafics en tous genres.

Face à ces redoutables adversaires, Lander devra user de tactique et de puissance.

Ouh la, ça dépote, ça décoiffe, ça envoie du lourd, ça déménage ! Action survitaminée à toutes les pages. Et m'est avis que ce n'est pas si simple en écriture qu'en cinéma. Marco Pianelli s'en sort très haut la main si l'on aime le genre et même si sans y adhérer totalement, comme moi, on prend le risque e commencer son livre, car, ferré et totalement et pris par le rythme, l'intrigue et les personnages, il devient difficile d'en sortir. C'est violent, évidemment, dur, parfois à la limite du supportable pour une petite âme sensible comme la mienne, mais quel bouquin !

Mano Lander, ex Paco Sabian rencontré dans le précédent roman de l'auteur L'ombre de la nuit, change d'identité pour brouiller les pistes et empêcher quiconque de remonter à lui. Son personnage est un peu développé dans ce roman, au moins les raisons qui l'ont poussé sur la route à aider la veuve et les orphelins. C'est un solitaire sur-entraîné et prêt à tout. Aucun scrupule, aucune attache, mais il est bien sympathique quand même, il vaut mieux l'avoir dans son camp que contre soi.

Je n'ai pas pu résister à lire quasiment en une traite ce roman très noir, brutal. Autant je n'aime pas les films de gros bras, répétitifs et convenus voire conformistes et moralisateurs, autant ce roman est une vraie dose d'adrénaline sans bouger du canapé. En outre, il évite les écueils du cinéma, et sait poser des questions sur la société, son hyper connectivité, sa violence, son chacun pour soi, sa fin inéluctable : "La décadence des plus grandes civilisations s'enracinait dans leur grandeur, quand la faiblesse en leur sein les y prédestinait." (p.222)

Et le lecteur romantique que je suis -on ne rigole pas- de se prendre à rêver d'une happy end tout en redoutant le tragique. Qu'adviendra-t-il ?

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P
Un très grand merci pour cette critique, comme d'avoir retenu outre le rythme, l'action et l'aspect cinématographique, d'autres thèmes plus subtils. J'ai écrit ce roman pour toucher des lecteurs enthousiastes et alertes, pour les embarquer dans une valse à temps multiples parmi les démons, les bons et le héros, mais aussi les doutes, les craintes et les regrets; entre les mythes tragiques athéniens et les battements d'ailes hésitant du papillon. Je vous remercie aussi pour cette citation en exergue. Je travaille sur mon prochain roman et vous m'aidez à garder le cap. Merci. Marco Pianelli.
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Y
Bonjour et merci de votre passage sur le blog, ça fait toujours plaisir. J'essaie d'être le plus sincère possible, aussi lorsque je tombe pile, j'en suis ravi. J'avais déjà aimé l'aventure précédente de Mano Lander, et je prends celles à venir, si aventures à venir il y a.<br /> Au plaisir de vous relire<br /> Yv
C
Quelle belle chronique ! on ressent vraiment ton enthousiasme sur cette lecture. <br /> Je me le note ! merci pour la découverte
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Y
oui, je suis bluffé car a priori, ce n'est pas le genre que je préfère e j'ai vraiment beaucoup aimé
Z
Au premier regard sur la couverture, j'ai su que c'était un Jigal !!!
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Y
c'est vrai qu'ils sont reconnaissables