Usage de faux
Usage de faux, Ludovic Jambon, Ouest-France, 2021
Après une enquête à Paris très médiatisée et dans laquelle il a brillé, le jeune inspecteur Virgile Scanpi demande sa mutation à Rennes.
Deux enquêtes vont se mêler dans son service, l'une sur la disparition de jeunes femmes et l'autre sur des inscriptions sur les murs de certains magasins de la ville, inscriptions qui font appel aux légendes bretonne et à la franc-maçonnerie. Difficile de penser que ces deux histoires vont se rejoindre et comment.
Le moins bon pour commencer est dans certaines tournures de phrases censées maintenir le suspense et que personnellement je n'aime pas trop, dans des indices semés assez grossièrement pour qu'on devine un peu de l'identité du ou des coupables et dans des dialogues parfois maladroitement écrits. Et même si son roman souffre parfois de longueurs et de facilités, Ludovic Jambon sait maintenir le suspense et advenir quelques surprises et ça c'est un des bons points.
Car il y a du bon voire du très bon dans ce polar. Premier roman policier de Ludovic Jambon, on sent qu'il a subi de multiples influences tant dans le polar classique que dans le thriller. Le meilleur pour moi, dans son ouvrage ce sont ses personnages, notamment Virgile Scanpi et son collègue Romain Saulnier, qui doutent, cherchent, ne sont pas des super-flics qui ont des fulgurances mais qui bossent, fouinent jusqu'à trouver la bonne piste. Les deux personnages féminins sont aussi bien vus : la journaliste-écrivaine et la profileuse qui donnent souvent le tempo et la direction. Puiser dans les légendes bretonnes et la franc-maçonnerie est aussi une bonne idée puisque beaucoup de mystères entourent ces deux domaines, donc beaucoup de fantasmes, donc idéal pour y placer des histoires policières.
Premier polar de l'auteur plutôt prometteur qui demande confirmation, qui sait, avec le retour de la même équipe ?