Le couloir de Perséphone
Le couloir de Perséphone, Solène Coué, Ouest-France, 2021
Lorsque le corps sans vie de Violaine Dobrel, PDG de Dobrel Consulting, très connue dans le gratin nantais, est retrouvé dans son bureau, c'est la capitaine Elena Le Couderc qui est chargée de l'enquête. Son supérieur, le commissaire Chorin qui veut garder de bonnes relations avec les personnes qui pourraient booster sa carrière lui met la pression. Sans avancée notable, Elena est contrainte de collaborer avec Victoire Fronsac, généalogiste mais aussi amie du commissaire et femme du monde. L'exacte opposée de la capitaine.
Pas mal du tout ce polar mettant en scène ces deux jeunes femmes et finalement loin des caricatures que l'on aurait pu craindre. Solène Coué sait rendre ses héroïnes sympathiques -ainsi que les seconds rôles, les collègues d'Elena. Icelle, qui laisse sa vie professionnelle submerger sa vie personnelle se retrouve dans une situation compliquée des deux côtés. Son conjoint lui met la pression ainsi que son patron. Quant à Victoire, ses tenues recherchées et coûteuses et sa distinction, sa vie est sans doute moins lisse qu'Elena, qui la prend en grippe dès le départ, ne le pense. Les relations entre les deux femmes sont bien décrites, les a-priori, les jugements hâtifs ainsi que la découverte des complexités de l'une et de l'autre. Comme quoi, encore une fois et toujours, la relation humaine est essentielle et apprendre à connaître autrui est la base.
L'enquête qui va les obliger à plonger dans le passé de la victime et plus globalement dans celui de tout un village, emprunte aux légendes et aux secrets bien enfouis dans les mémoires des plus anciens. Pour son premier roman policier, Solène Coué sait ménager le suspense, nous envoyer sur de fausses pistes, créer des situations de tension dans une ambiance générale réaliste. C'est une bonne surprise et je me dis même que le duo d'enquêtrices pourrait revenir que je n'en serais pas surpris, j'en serais même ravi.