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Sous les galets, la plage

Publié le par Yv

Sous les galets, la plage, Pascal Rabaté, Rue de Sèvres, 2021

Septembre 1962, Kertudy, c'est bientôt la rentrée pour Édouard, Francis et Albert. Il leur reste quinze jours avant d'intégrer leurs grandes écoles. Quinze jours sans les parents qui ont quitté leurs résidences secondaires pour retourner au travail. A 18 ans, la tentation est grande de faire des expériences, surtout lorsque l'éducation reçue est assez stricte. Et lorsque Odette apparaît sur la plage, un soir tard, les trois amis n'ont d'yeux que pour elle surtout qu'elle n'a pas l'air d'y avoir froid. C'est à celui qui en fera le plus pour attirer son attention.

Tons doux qui collent parfaitement à l'année, un peu surannés et grands dessins qui font la part belle aux personnages, on est dans une bande dessinée qui parle de liberté, du libre choix et qui met en exergue une citation de Pierre-Joseph Proudhon : "La propriété c'est le vol" tout de suite complétée par celle de "Un inconnu au bataillon" : "Avoir une résidence secondaire, c'est du vol aggravé." Tout un programme. Pas celui que les trois garçons avaient imaginé.

Un très bel album construit comme un récit initiatique pour Édouard. Les rencontres de cette quinzaine vont l'amener là où il ne pensait pas aller, lui, fils de militaire qui doit intégrer Saint-Cyr pour être officier et assurer la lignée familiale de militaires. Pascal Rabaté avec toute l'humanité qu'il laisse transparaître dans ces ouvrages, la tendresse pour ceux qui ont un chemin pas forcément rectiligne donne le choix à Édouard. Le libre choix, le libre arbitre, pas simple toujours à appliquer surtout lorsqu'on n'y a pas été habitué. L'avenir tout tracé peut faire peur mais rassure. L'aventure et le pas de côté effraient plus sûrement.

Je finis mon petit laïus en citant la quatrième de couverture et en conseillant très fortement la lecture de ce nouvel album de Pascal Rabaté, très beau, très humain ; tout ce qu'on aime chez lui y est dans cette histoire bien menée.

"En matière de révolte, aucun de nous ne doit avoir besoin d'ancêtres" André Breton

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