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Le jugement de Dieu

Publié le par Yv

Le jugement de Dieu, Christian Joosten, Weyrich, 2021

2008, Charleroi, un homme ou ce qu'il en reste est disséminé après son passage sous un train. Le commissaire Francis Jean fait appel à l'ex-flic Guillaume Lavallée parce qu'il aurait été une connaissance du défunt. Guillaume Lavallée a quitté la Maison après une sordide histoire, par la petite porte par laquelle il repasse pour y rentrer, tout juste toléré, moqué.

1993, le siège de Sarajevo, une unité serbe prépare un mauvais coup, l'un de ceux qui peuvent se passer pendant un conflit mais qui n'y sont pas directement liés.

Deuxième aventure de Guillaume Lavallée après le troublant Le roi de la forêt et cette dernière est tout aussi troublante. C'est la personnalité du héros qui perturbe et pose question : son passé n'est pas glorieux, il aime la solitude, le sombre, habitent dans des coins reculés, ne fréquente presque personne, est totalement désabusé et frustré d'avoir été contraint de quitter la police et l'envie de résoudre des enquêtes le titille régulièrement. On ne sait jamais vraiment de quel côté il est ni quel jeu il joue. Tout avec lui peut arriver, le pire comme le meilleur.

Pour assombrir le tableau, il y a aussi le contexte géographique et climatique : les environs de Charleroi et ses quartiers les moins bien fréquentés et Sarajevo pendant la guerre. Et lorsque tout est sombre, l'écriture de Christian Joosten rajoute une couche de noir. Fine, jouant avec les indices distribués au goutte à goutte, tant sur l'enquête en cours que sur la vie de Guillaume Lavallée, ménageant le suspense et faisant monter l'intensité. Du noir poisseux, qui colle et dont on a du mal à se défaire lorsque le roman est posé. Bref, du bon !

"Il y a bien deux choses qui tombent l'automne venu sur les voies ferrées : les feuilles mortes et les macchabées. Le point commun entre les deux est, comme le disait si bien Montand, qu'ils "se ramassent à la pelle". Du coup, le commissaire Francis Jean avait cette chanson-là en tête depuis le matin quand on a prévenu le service que le premier omnibus vers Ottignies avait été arrêté en catastrophe entre les gares de Lodelinsart et Fleurus, l'avant du train maculé de sang." (p.13)

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Z
Noir, c'est noir, du vrai
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Y
c'est cela
C
Bonjour, et surtout merci pour la critique. C'est toujours un bonheur de lire le plaisir des autres à propos de ses écrits.
Répondre
Y
Bonjour et merci de votre passage sur le blog et au plaisir de vous relire