Ria mortelle
Ria mortelle, Jean-Marc Perret, Palémon, 2021
Étel, petite ville tranquille du Morbihan, connue pour sa ria, ses plages et pour abriter le CROSS (Centre Régional Opérationnel de Surveillance et de Sauvetage). Nathalie Bramant, trentenaire un peu artiste est mariée à Georges, en fauteuil roulant depuis deux ans suite à un accident de la route. Mais Nathalie a aussi un amant et quelqu'un le sait puisqu'elle est victime d'un maître-chanteur lui demandant 15 000 euros contre son silence.
Étel abrite également une bourgeoisie pas si tranquille que cela, entre les parties fines et la consommation de produits prohibés. Lorsqu'un notable est retrouvé assassiné, c'est le commandant de gendarmerie Colombel qui est chargé de l'enquête.
Deuxième livre de JM Perret que je lis, et, a priori, son premier écrit. La construction est a peu près la même que l'autre Les diaboliques de Saint-Goustan avec une longue première partie qui décrit les us et coutumes des locaux, leurs liens, leurs amitiés et inimitiés, leurs vices et vertus et une seconde partie dans laquelle l'enquêteur intervient. Le tout donne un polar bien dosé, bien construit dans lequel la bourgeoisie locale s'encanaille -si je rapproche d'une de mes lectures précédentes, Les beaux mensonges, vous allez finir par croire que les notables bretons sont des vicelards qui passent leur temps libres à partouzer et se poudrer le nez, mais peut-être ne sont-ce point seulement les Bretons ? Et la gendarmerie enquête avec sérieux et une dose d'humour bienvenue : "On dirait bien que ça partouzait dur dans l'entourage du notaire. Ah ! Les vices de la petite bourgeoisie provinciale ! fit Menotti, jetant un regard réprobateur vers le ciel." (p.121)
J'ai passé un bon moment dans ce Morbihan, avec l'envie de connaître le(s) coupable(s) et leurs mobiles. Un roman policier qui sait retenir ses lecteurs jusqu'au bout sans ajout d'hémoglobine ou de descriptions scabreuses, tout est dans la finesse.