Le don de Rachel
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Le don de Rachel, Anne-Caroline Pandolfo, Terkel Risbjerg, Casterman, 2021
Paris 1848, Rachel a un don extraordinaire qui attire le tout-Paris qui compte : elle sait le passé de tous et prédit l'avenir, elle connaît toutes les langues, prévoit même un poème que Victor Hugo écrira dix années plus tard. On se bouscule pour la rencontrer, mais on la craint, la sorcière n'est pas loin. Un beau jour, Rachel disparaît, ne restent d'elle qu'un livre sur sa vie et un daguerréotype.
Un siècle plus tard, une chorégraphe débutante décide de mettre en scène ce livre trouvé par hasard, il lui faut trouver l'idée qui fera que son ballet sera inoubliable.
Quant au daguerréotype, il est depuis longtemps dans une famille londonienne, chez Virginia.
Je retrouve avec bonheur le duo de bédéistes, Anne-Caroline Pandolfo au scénario et Terkel Risbjerg au dessin après leur très bel album sur l'art brut, Enferme-moi si tu peux. Et tout le bien que je pense de cet album est intact à la lecture du Don de Rachel.
Dessin original, formidable qui montre bien les différentes phases de la vie de Rachel, dans les couleurs, les traits des personnages et qui devient plus clair, plus aéré lorsque Liv, la chorégraphe intervient.
Et le scénario n'est pas en reste qui raconte la difficulté d'être une femme en vue au milieu du XIXè siècle, surtout en tant que voyante. L'accusation de sorcellerie n'est jamais loin, ni la tentation du phénomène de foire. La science et ses adeptes, des hommes, ne jurent que par ce qui peut être démontré. Or, le don de Rachel est inexplicable donc suspect. J'aime bien aussi comment la scénariste relie les trois femmes à un siècle d'intervalle.
Un très bel album, original, qui, même si on les aime aussi, change des bandes dessinées traditionnelles.