Vivre sans amis
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Vivre sans amis. Ou comment j'ai (temporairement) quitté Facebook, Arnaud Genon, Rémanence, 2020
Un matin, Arnaud Genon ressent la lassitude à surfer sur Facebook. Il décide de supprimer l'application de son mobile, de rédiger un post signifiant sa mise en veille pendant au moins un mois. Puis, il profite de ce temps pour écrire, pour dire ce qui l'a amené à ce choix, ce qui l'énerve et ce qui lui plaît dans ce réseau social.
J'ai vu ce livre quelque temps après avoir suspendu mon propre compte Facebook et je me suis dit que la coïncidence était évidente. Et effectivement, je me retrouve dans tous les doutes et les questionnements d'Arnaud Genon quant à l'usage de Facebook. Mais lui, en bon lettré cultivé, contrairement à moi, en appelle aux plus grands avec des citations qui résonnent étonnamment de nos jours : Flaubert, Chédid, Aristote, Camus, Proust... qui parlent de l'amitié et des liens sociaux.
Il aborde l'ennui qu'on éprouve adolescent et celui qu'on éprouve beaucoup moins adulte, faisant un parallèle avec des dérivatifs : "Je me souviens m'être ennuyé, quand j'étais enfant, adolescent. Et puis il y a eu le travail, les enfants, les réseaux sociaux. Aujourd'hui, je ne m'ennuie plus. Je n'en ai plus le temps. Les rares moments où cela serait possible, lors de mes surveillances au travail, pendant les pauses, je navigue sur facebook." (p.37) Cet ennui si nécessaire à l'imagination, à la réflexion qui n'existe quasiment plus.
Il évoque également les amis, les vrais et les virtuels, la surenchère des "like", ceux qui, à partir d'un post se fendent d'un commentaire auquel d'autres amis en désaccord vont répondre de manière vive, faisant parfois se répondre voire s'insulter, sur notre mur, des gens qu'on ne connaît pas vraiment. Facebook, comme sans doute d'autres réseaux sociaux que je ne connais pas, grossit tout : les haines et les amitiés, les morts de gens oubliés qui deviennent des stars le jour de leur trépas, les animaux vedettes d'Internet, ...
C'est tout cela et la prise de conscience de la vacuité du réseau sur lequel je restais uniquement pour quelques belles rencontres virtuelles -les intéresse(e)s se reconnaîtront- et la diffusion de mes articles de blog qui m'ont fait prendre la décision de suspendre mon compte. Et si je ne l'ai pas -encore- supprimé définitivement, c'est uniquement pour profiter encore de la messagerie... mais ça risque de ne pas durer non plus, ou alors, j'y reviendrai... peut-être... un jour... si je m'ennuie.
Alors n'hésitez pas à liker ma page -et mon blog- et à la diffuser largement... Ils sont forts chez Facebook, même quand on dit qu'on arrête, on ne peut s'empêcher d'en parler.