Adieu, ma jolie
Adieu, ma jolie, Raymond Chandler, Gallimard, 1948 (traduit par Geneviève de Genevraye)
Moose Malloy, un colosse habillé comme un clown est libéré de prison après huit années. Il retourne à son bar d'avant et y cherche son amie Velma, la petite Velma qu'il voulait épouser. Icelle a disparu et le bar est désormais un bar pour les noirs uniquement. Malloy force l'entrée et y entraîne Philip Marlowe, par hasard présent. Il met le bar à sac et tue son propriétaire puis s'enfuit. Marlowe délaisse cette affaire lorsqu'on l'engage pour une autre.
Retour du détective emblématique Philip Marlowe pour une aventure un peu plus longue que la précédente, Le grand sommeil. Si j'y ai retrouvé tout ce qui m'a plu dans l'autre, celle-ci est parfois un peu délayée, mais bon, ça reste quand même un grand classique du roman noir signé Chandler, donc excellent. Marlowe y promène sa dégaine tout au long des pages, s'attirant les faveurs des dames qu'il rencontre et que souvent, il repousse pour faire avancer voire conclure son affaire. Les femmes sont entreprenantes chez Chandler...
Beaucoup de descriptions des lieux et des personnages. Beaucoup de dialogues savoureux dans lesquels les réparties drôles ou vachardes fusent, l'ironie et le sarcasme du détective font mouche à chaque fois. Et ce sens de la formule, de la chute propre à l'auteur : "Assis sur le bord de mon lit, en pyjama, je me tâtai à l'idée de me lever, sans grande conviction. Je me mis debout avec effort et me frottai l'estomac. Il était encore endolori par mes nausées de la veille. Par contre, mon pied gauche était parfaitement dispos... pas la moindre courbature ; alors naturellement, je n'eus rien de plus pressé que de le cogner dans le pied du lit."
Je dois avouer être très sensible à l'usage du passé simple qui donne à la fois un côté désuet et classe, il est vrai qu'il n'est plus guère usité de nos jours, sauf en littérature. Usage qui implique parfois celui du subjonctif imparfait, ce qui augmente les deux aspects précédemment cités.