Le loup
Le loup, Jean-Marc Rochette, Casterman, 2019.....
Massif des écrins, Gaspard est berger. Un matin, il retrouve une grosse vingtaine de brebis mortes ou blessées par un loup. Gaspard est contraint d'achever les brebis blessées, de les laisser aux vautours qui tardent à arriver, la vallée se chargeant alors d'une odeur irrespirable. Puis Gaspard repère le loup et l'abat. C'est une louve qui laisse un petit. A peine un an plus tard, dans la vallée apparaît un grand loup blanc.
Album scénarisé et dessiné par Rochette à qui l'on doit aussi les dessins du célèbre et fameux Transperceneige, et mis en couleurs par Isabelle Merlet. Les thèmes sont sans surprise : la nature, la place de l'homme en icelle et la manière dont l'homme l'a colonisée et dont il peut vivre avec et laisser la place aux autres espèces.
L'histoire très réaliste bascule parfois dans la fable et même si l'on sait ce qui est de l'un ou de l'autre on se voit rêver de la réalité de la fable. Rochette dessine et parle des peurs, des angoisses et des difficultés des bergers confrontés aux loups, et aussi de la vie des loups dans les Alpes, mais il ne se pose pas en juge de l'un ou de l'autre, ne prend pas parti.
Le dessin est beau, entre un trait représentatif, figuratif et un plus abstrait. On reconnaît le loup ou Gaspard dans les gros plans, mais dès que le dessinateur s'éloigne, les traits sont plus flous, plus épurés. La montagne est belle en été et en hiver également, les couleurs rendant bien les changements de saisons.
Un très bel album qui ne réconciliera pas les pro-loups et les anti-loups, mais le sont-ils de toute manière ?