L'empreinte volée
L'empreinte volée, Françoise Cohen, librairie éditions Tituli, 2018....,
Neuf nouvelles dont une double dans ce recueil de cent trente pages.
- L'inconnue de la Pagode : une femme a un rendez-vous avec un inconnu qui possède une photo où elle apparaît.
- Violaine et les songes : Violaine rêve beaucoup et note tout dans un carnet, puis elle file à son "atelier des songes", ce lieu de rencontre où l'on tente d'expliquer les rêves entre copines.
- Le messager des vieilles nouvelles : alors étudiant-travailleur à la poste, un jeune homme a caché trois lettres qu'il retrouve dix ans plus tard. Il tente de les rendre à leurs destinataires.
- Un enterrement corse : Claude Valentini est une jeune femme. Bientôt, elle apprend qu'elle a un homonyme homme qui souhaite la rencontrer. Elle accepte.
- Rêves postiches : en chimio, Eva perd ses cheveux et s'achète une perruque naturelle, venue directement de Russie. Parce que de son éducation, elle sait que rien ne vaut le naturel.
- L'île de Pâques ou Les petites phrases : laissant son compagnon faire son jogging, une jeune femme se remémore ces petites phrases entendues qui façonnent nos vies.
- Consuelo et les clefs du royaume : Consuelo, femme à tout faire dans une famille aisée a très envie de la quitter et de retourner dans son Espagne natale.
- Tout sur Roberto (la double nouvelle) : D'abord, Roberto erre sur un banc, amnésique. Une femme tente de l'aider. Ensuite, un an plus tard, Angela, la femme de Roberto appelle la femme qui l'a aidé.
- L'empreinte volée : Lors d'une exposition photo, Marina se voit sur l'un des clichés présentés. Elle se demande comment et pourquoi puisqu'elle ne connaît pas le photographe.
Bon, les nouvelles, ce n'est pas le genre que je préfère chroniquer, je ne sais jamais trop comment me tirer de ces recueils parfois hétéroclites. Même lorsque, comme dans celui-ci, quasiment toutes les histoires me plaisent. De fait, seule l'ultime, celle qui pourtant donne son nom au recueil m'a moins plu, j'avoue ne l'avoir pas trop comprise. Toutes les autres m'ont touché. Bien écrites, classiquement, elles se lisent aisément et ne souffrent pas de ce que d'aucuns reprochent aux nouvelles : un format trop court qui empêche de s'intéresser aux personnages et à leurs aventures. Il suffit de se dire que nous passons un moment avec eux, qu'avant nous ils ont vécu et qu'après nous, ils vivront encore -sauf décès brutal ou inopiné dans la nouvelle. Françoise Cohen part d'une situation simple et très vite elle peut se retrouver dans une histoire qui flirte avec le surnaturel, le fantastique. J'aime bien l'ambiance générale du bouquin et particulière de chaque histoire, avec une petite préférence pour L'île de Pâques ou les petites phrases, là où la joggeuse au repos repense à toutes ces phrases que nous entendons tout au long de la vie, parfois anodines, parfois de simples blagues mais qui s'ancrent au plus profond de nous et auxquelles nous ne pouvons nous empêcher de croire un peu, même si tout cela peut paraître ridicule.
En prime de ce beau recueil, je découvre les éditions Tituli qui offrent un bel objet, un texte en très léger relief imprimé sur du papier lisse que je n'ai pu, tout au long de ma lecture, m’empêcher de toucher pour ressentir le contraste entre les deux. Quand une très bonne lecture se combine au toucher...