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La blanche Caraïbe

Publié le par Yv

La blanche Caraïbe, Maurice Attia, Jigal polar, 2017...

Lorsque Paco est appelé par Khoupi, son ex-coéquipier de la police de Marseille exilé en Guadeloupe depuis huit ans, il ne peut pas refuser de sauter dans un avion pour le rejoindre et l'aider à se sortir d'une situation difficile. En effet, avant de partir aux Antilles, Khoupi a sauvé la vie de Paco et Irène sa femme.

A peine arrivé à l'aéroport, Paco peine à reconnaître son ami ravagé par le rhum, qui lui raconte qu'il a été témoin du meurtre d'un notable local et qu'il pourrait bien être le prochain sur la liste. Les deux hommes renouent avec leur passé d'enquêteurs pour tenter de faire la lumière sur cette histoire sur fond de magouilles immobilières, de trafic de drogue, de corruption et de meurtres qui s'accumulent.

Il faut un peu s'accrocher pour suivre cette histoire sans se perdre. De nombreux intervenants qu'il vaut mieux repérer très vite au risque d'être perdu dans le cas contraire. J'avoue avoir eu un peu de mal, et puis doucement, j'ai fini par intégrer les Antilles de 1976, puisque le roman se déroule en cette année. C'est une intrigue tortueuse et je pourrais reprendre à mon compte les phrases suivantes, sauf le tout début, mais vous allez comprendre pourquoi : "Paco avait trop travaillé sur cette enquête ; trop d'hypothèses se bousculaient dans sa tête. Et il était paumé." (p.186).

Évidemment, c'est le travail qui ne me va pas, ce n'est pas dans ma nature, le reste, je prends. En fait, même pas totalement, car je n'échafaudais pas d'hypothèses, j'en étais bien incapable, trop concentré à ne pas perdre le fil. C'est peut-être cela le talent de l'auteur que d'essayer de nous perdre pour mieux nous mener là où il veut. Plus j'y réfléchis, plus je me dis que c'est cela sa technique. Ouvrir plein de pistes, tellement qu'il est impossible au lecteur de deviner laquelle le mènera à la vérité. Ou alors, il faut se munir d'un carnet et d'un crayon à la manière de Columbo pour démêler le vrai du faux, mais personnellement, je préfère que l'enquêteur de papier me mène au dénouement.

Pour le reste, ce polar n'est pas gai, franchement noir, la Caraïbe n'est pas joyeuse ni même tentante. Maurice Attia en fait un descriptif loin des cartes touristiques, presque un repoussoir -mais bon, on est en 1976, les choses ont sûrement changé. Les protagonistes ne sont pas très joyeux non plus, mais l'amoncellement de cadavres n'inspire pas la gaudriole -encore que certaines pages sont très chaudes. On se demande comment tous s'en sortiront et s'ils s'en sortiront, le panier de crabes est fait de mailles très serrées et il est plein. La seule lueur, c'est la famille de Paco, Irène sa femme et Bérénice leur fille qui lui permettent de garder espoir en son retour à Marseille.

Finalement, après une relative difficulté à suivre les rebondissements, les bouleversements et les agissements des nombreux personnages, je dois dire qu'il me reste une impression d'un roman touffu, dense, fort bien mené -parfois un peu longuet, mais ce n'est pas rédhibitoire-, une histoire racontée de manière originale, des personnages complexes et manipulateurs. Un premier roman d'une trilogie à suivre.

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A
Je te sens mitigé sur cette lecture. Tu liras la suite ?
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Y
je suis mitigé et pour la suite, je ne sais pas encore, j'avoue ne pas être chaud pour le moment
M
Puisque c'est une trilogie tu seras moins paumé quand tu liras le tome 2 :) A suivre donc
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Y
Oui, il faudra juste que je m'en souvienne
Z
Encore Jigal, il faudra que j'aille voir mon libraire !
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Y
Le catalogue Jigal, très étoffé maintenant recèle de vrais pépites polars