Ad unum
Ad unum, Didier Fossey, Flamant noir, 2016.....
Le commandant Boris le Guenn, chef de groupe de la BAC parisienne, au 36 quai des orfèvres, hérite d'une enquête pas banale. Une mystérieuse bande de tueurs exécute après une parodie de procès des hommes ayant eu affaire à la justice et s'en étant sortis avec de simples injonctions. Lorsque Boris le Guenn est mis sur l'affaire, on dénombre trois victimes, toutes pendues avec en prime une inscription sur le front : "Ad unum", "Jusqu'au dernier...". Tout le groupe du commandant commence alors un travail long et fastidieux espérant une erreur du -ou des- tueur(s), une petite brèche dans laquelle s'insérer et pouvoir enfin avancer.
Retour de l'équipe de Boris le Guenn découverte il y a dix-huit mois dans Burn-out. Enfin, retour, pas vraiment puisque Ad unum se déroule avant Burn-out et a préalablement été publié aux éditions Les 2 encres en 2011. Comme Burn-out est un très bon roman, l'idée de rééditer -après révision par l'auteur- de Ad unum est excellente, et je félicite l'éditrice de l'avoir eue.
Assez classique dans la forme, d'un côté les policiers qui travaillent dur et avancent lentement et de l'autre côté le "chef" des tueurs qui se dévoile par retours en arrière, ce roman se suit sans problème, la tension monte, et plus on avance plus l'intrigue se dévoile en même temps que des points obscurs apparaissent, qui seront bien sûr éclaircis par les policiers. Si vous aimez les polars bien construits, réalistes, menés de bout en bout par un écrivain qui sait nous balader et nous raconter son histoire, n'hésitez pas, vous en avez un là.
Mais ce qui fait la force des récits de Didier Fossey, c'est que c'est un ancien flic et qu'il sait de quoi il parle, les termes sont clairs et précis -pas question de mandat par exemple, mais plutôt de commission rogatoire-, on est donc en plein réalisme, pas de risque de se croire dans un énième roman policier calqué sur un autre énième... L'autre point important dans les deux romans de Didier Fossey, c'est que la plus belle partie de ses écrits est consacrée à ses personnages. L'humain avant tout, le travail d'équipe, les relations entre les flics, entre les flics et la magistrature, entre les flics et leurs familles. A quelques détails, on sent le vécu, comme les croissants apportés par le chef pour consolider l'esprit d'équipe, mais bien d'autres encore... Une bien belle équipe que l'on a plaisir à retrouver même si l'on lit ses aventures à l'envers -en fait, chaque opus peut se lire indépendamment.
Un polar sérieux, réaliste, mené à un rythme assez rapide pour plaire à tous, des beaux personnages bien décrits dans leurs forces et leurs faiblesses, je dis bravo et vivement la suite -ou le début parce que je crois qu'il y en a encore un avant...