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Les délices de 36

Publié le par Yv

Les délices de 36, Nicolas Rey, Éd. Prisma, 2016.

Été 1936, les premiers congés payés, Jean, Bernadette et leur fils de quinze ans, Marius, partent à Deauville. En train, puisque comme tous les salariés, ils bénéficient de prix attractifs en troisième classe. Les premières vacances en famille, loin du travail, du quotidien. Marius en profite, se promène et rencontre Emma, jeune fille de la bourgeoisie normande de laquelle il tombe éperdument amoureux. Emma la rebelle qui n'hésite pas à se lier à un jeune ouvrier, signe évident de décadence pour ses parents.

La collection Incipit lancée par les éditions prisma est inégale. Pour un très bon livre (Spiridon superstar de Philippe Jaenada, deux un peu en-dessous : L'ancien régime de François Bégaudeau et Deux-pièces d'Éliette Abécassis), un, Les délices du 36, qui me déçoit par sa platitude. Voilà, c'est exactement le mot qui résume ma lecture : platitude. Tant dans l'écriture qui ne fait pas ressortir d'émotions (sauf peut-être la dernière partie, épistolaire, mais je ne suis pas amateur du genre) que dans les personnages. Ils sont pâles, inodores et sans saveur. Et puis, on ne ressent rien de l'euphorie des congés de 36 dans ce court -heureusement- roman. Tout tourne autour de Marius et d'Emma et de leurs amours adolescentes angoissées. Quasiment rien n'est en rapport avec l'époque, je me suis même plusieurs fois demandé si le romancier ne faisait pas un bond en avant pour raconter l'histoire des arrière-petits-enfants de Jean et Bernadette. C'est un peu gênant de se poser une telle question à plusieurs reprises, surtout lorsque le livre doit parler des premières semaines de vacances payées de 36 ! La même histoire avec les mêmes protagonistes aurait pu être transférée à n'importe quelle époque sans que le lecteur y gagne ou y perde quelque chose. Nicolas Rey passe totalement à côté de son sujet. En fait, je réfléchis en écrivant et me dis que les deux jeunes gens sont des personnages très actuels, absolument pas du siècle précédent, leurs amours sont tristes, ils ont peur du lendemain, ils ne savent pas profiter du moment présent, tout est très actuel et plutôt en accord avec la société de 2016 où l'innocence et la spontanéité sont perdues. Supposez qu'on change les lettres de la seconde partie par des textos, et hop, le tour st joué, on place cette histoire en 2016. Histoire interchangeable. Ou alors, c'est le conflit imminent qui les mine, Marius à 16 ans et bientôt mobilisable, mais aucune insinuation de l'auteur, aucun mot, rien, nada.

Et puis, pour ma première lecture de l'auteur, je dois dire que je suis déçu. J'ai l'impression d'entendre une de ses chroniques radio -à l'époque où j'écoutais la radio-, et ce que je pouvais ne pas aimer dedans, eh bien je le retrouve là. Une certaine facilité dans les effets de style, un travail bâclé et décevant. Il y a aussi cette désagréable sensation que Nicolas Rey place dans ses textes des références, des allusions que je ne comprends pas, n'évoluant pas dans son milieu et ne m'intéressant pas aux cancans parisiano-parisiens, ni aux autres non plus. Je sens bien que je passe à côté de certains trucs, et franchement, ça m'agace, comme m'agace ce bouquin.

Pénélope Bagieu signe la couverture, c'est ce qu'il y a de mieux dans le livre.

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A
C'est vrai que la couverture est sympathique. Mais ça fait un peu léger.
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Y
c'est ce qu'il y a de mieux dans le livre
Z
Je crois que c'est le problème avec Nicolas Rey. Déjà lu des chroniques en ce sens pour un précédent bouquin
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Y
c'est effectivement ce que je craignais et ce petit livre pour me faire une idée est mieux qu'un roman plus long
L
Un seul sur quatre, voilà ce que c'est de vouloir lancer une collection sur des auteurs qui sont dans la vague. Apparemment ils se rapprochent du creux...Mais bien d'accord, rien de plus désagréable de sentir que l'on est en train de s'adresser à quelqu'un d'autre qu'au lecteur que nous sommes.
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Y
Si c'est un texte de commande, peut-être l'auteur ne donne-t-il pas le meilleur de lui-même... C'est dommage, mais bon pour N. Rey, je m'en doutais un peu.
K
Voilà, c'est fait! Le seul roman de lui que j'ai ouvert, viré page 35...
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Y
moi, j'ai tenu plus longtemps, mais le livre est court, très court... "Un peu court, jeune homme" aurais-je pu cietr