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Le phare

Publié le par Yv

Le phare, Lim Chul-woo, L'Asiathèque, 2016 (traduit par François Blocquaux et Lee Ki-jung)....

Cheol est un jeune garçon qui emménage avec sa mère et ses deux sœurs dont une handicapée aux abords de la ville de Kwangju en Corée. Venant de la campagne assez profonde il est peu habitué aux us urbaines. Son père est mécanicien sur des bateaux, il vit aussi une double vie avec femme et enfants, délaissant Cheol, ses sœurs et sa mère qui se retrouvent dans une habitation miséreuse, sans le sou, pauvres parmi les pauvres. Humiliations, violences, brimades sont alors leur lot quotidien, mais aussi pour Cheol découverte des copains d'école et du voisinage.

"Ce livre est singulier. J'y suis plus attaché qu'à mes autres écrits car il contient la chair de mon enfance. [...] Sur le squelette de mes souvenirs d'adolescent, j'ai drapé quelques haillons romanesques. Je ne nie pas qu'il y ait là-dedans une bonne dose d'apitoiement sur moi-même." Ainsi s'exprime Lim Chul-woo sur ce livre écrit en 2002 et traduit en français cette année. On est donc entre l'autobiographie et la vie romancée d'un adolescent pauvre en Corée, au milieu des années 60. Un récit prenant, qu'on ne lâche pas aisément tant il met en scène des gens attachants, qui ne se résignent pas et gardent la tête haute malgré leur pauvreté et les humiliations qu'ils subissent. La galerie des personnages peut ressembler à la Cour des Miracles : des éclopés, des handicapés, des solitaires par choix ou par "destin", ... On sent la Corée de ces années-là, la vraie, loin de l'image qu'elle renvoie maintenant, celle d'un pays en pointe de la technologie, à l'économie florissante. On est dans du vécu, loin du misérabilisme malgré la pauvreté de sa famille, Lim Chul-woo ne s'apitoie pas sur-lui même contrairement à ce qu'il peut dire, c'est plutôt une forme de témoignage de ce que furent ces années d'adolescence : un récit d'enfance

Cheol grandit entouré de femmes, l'esprit empli des légendes que sa grand-mère lui racontait, parce que comme pour les autres récits coréens que j'ai lus, il y a une bonne part de légendes, de poésie, de décalage ; des rencontres seront primordiales pour lui, de celles qui aident à se construire et à avancer. L'absence de son père lui est cruelle, il ne peut se résoudre à l'attendre préférant lui inventer des vies voire une mort héroïques.

Un livre très sobre, une belle écriture directe qui ne néglige pas pour autant certains détours vers la poésie, les images. Beaucoup moins barré que ce que j'ai l'u d'autres auteurs coréens (L'art de la controverse, Ping-Pong), c'est un récit linéaire, beaucoup plus sage, empli ainsi que je l'expliquais pour mon article sur Ping-Pong d'onomatopées qui rendent la lecture vive, et étonnent le lecteur européen.. Une autre facette de la production livresque de ce pays qui ne fabrique pas que des matériels de haute technologie, la preuve, sa littérature est très diversifiée, il y en a pour tous les goûts, Le phare est un très beau roman, un beau moyen de découvrir la prose coréenne.

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V
tu voyages, toi, dis donc ! Ce que tu dis de ce livre me plaît.
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Y
je voyage beaucoup effectivement, grâce aux livres
B
Encore une fois vous avez déclenché une envie de découverte, et un de plus sur ma liste ! Merci pour votre enthousiasme...
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Y
Merci Cathy, je tente humblement de faire part de mes découvertes, tant mieux si ça fonctionne.
R
Vous êtes d’un grand éclectisme, et ça m’épate, presque toujours positif, souvent emballé, et ça m’épate aussi. Vous incitez à partager vos découvertes et à vous suivre. La petite flamme est sur vous : qu’elle y reste. (Normal, c’est la Pentecôte).
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Y
Bonjour Raymond,<br /> je suis positif, parce que je ne parle pas de tous ceux qui me tombent des mains (assez rares cependant, je trouve toujours quelque chose de positif, mon côté optimiste est très présent en moi ; j'en parle parfois dans mes billes "ça coince !"). Mais le fait est que je suis éclectique et bon public -à prendre dans le bon sens du terme-, et comme j'écris mes articles quelques heures ou un ou deux jours après avoir fini le livre, me reste toujours l'impression positive