Comment j'ai perdu ma femme à cause du tai chi
Comment j'ai perdu ma femme à cause du tai chi, Hugues Serraf, L'aube, août 2015..,
Un homme se retrouve en prison, à deux dans une petite cellule, avec celui qu'il nommera Coloc. A Coloc qui lui demande les raisons de son enfermement, il raconte que sa femme a disparu et qu'on a retrouvé ses empreintes à lui sur un sabre et du sang sur icelui. C'est donc logiquement qu'il se retrouve en préventive pour les supposés meurtre et découpage de Luz, son épouse. Mais Coloc est curieux et le narrateur a besoin de s'épancher, il lui raconte donc tout depuis leur rencontre jusqu'à l'engouement de Luz pour le tai chi.
Court roman qui s'il ne tient pas réellement les promesses de la quatrième de couverture ("coup de cœur assuré") ne déçoit pas vraiment non plus. Disons qu'il est très agréable à lire, qu'on sourit souvent, qu'on frémit aux descriptions des conditions de vie en prison, mais que ce n'est pas le chef d'œuvre de cette rentrée littéraire. On passe un bon moment et c'est déjà un très bon point pour un livre. Que me restera-t-il de ma lecture dans quelques semaines ? Je n'en sais rien, mais je ne parierai pas sur des souvenirs vivaces.
Le gros point positif de cet ouvrage est son ton moderne et drôle, même les plus grands malheurs de cet homme sont racontés avec humour. Il a pas mal de recul sur sa vie, son œuvre, pour preuve l'extrait qui suit, un dialogue entre lui et Coloc lors de leur visite de la bibliothèque de la prison :
"Hé hé, les bouquins que tu écris, ils les ont peut-être ici. Ça serait marrant.
- Ça serait marrant mais ça m'étonnerait beaucoup. Je ne suis pas assez connu. A la FNAC, ils me mettent sur les étagères du bas, pas sur les tables avec les best-sellers.
- Si t'es condamné, ça te fera de la pub ! Toutes les bibliothèques des prisons voudront les avoir en rayon !"
Sûrement. Le succès, à quoi ça tient..." (p.84)
Le seul point qui pour lui ne peut prêter à l'humour c'est sa femme, l'amour qu'il a pour elle et sa peur de la perdre. Il subit, il subit, jusqu'au jour où...
Pas inévitable, mais si vous avez un petit coup de blues avec des lectures plombantes ou un besoin absolu de rire un peu, n'hésitez pas, deux à trois heures de lecture vous suffiront pour lire l'entièreté de ce roman et pour retrouver le sourire.
PS : le plus drôle, encore que je ne sais pas si ça l'est vraiment, Madame Yv vient tout juste de s'inscrire au Tai chi (mais elle n'a pas lu le livre)