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De mort naturelle

Publié le par Yv

De mort naturelle, James Oswald, Éd. Bragelonne, 2015, (traduit par Jean Claude Mallé)...,

L'inspecteur Tony McLean est un emmerdeur. Son chef, l'inspecteur en chef Duiguid ne l'aime pas surtout lorsqu'il vient marcher sur ses plates-bandes. L'inimitié est réciproque. Duguid est un ambitieux qui délègue beaucoup et récolte rapidement les fruits du travail des autres. McLean travaille dur et emmagasine les moindres détails, suit toutes les pistes, ce qui lui sert toujours en fin d'enquête. Duguid hait McLean pour sa personne et par jalousie. Mc Lean n'aime pas Duguid pour son incompétence. Lorsqu'une série de meurtres s'abat sur Édimbourg, la superintendante McIntyre préfère confier l'enquête à Duguid, laissant à McLean et sa petite équipe, le sergent Bob la Grogne, flic expérimenté et Stuart McBride, jeune recrue, un vieux dossier, le corps d'une jeune fille retrouvée dans une maison en rénovation et qui doit reposer ici depuis très longtemps. McLean qui vient d'enterrer sa grand-mère qui l'a élevé à la mort de ses parents, hérite d'une belle fortune, ce qui ne l'empêche pas de se jeter dans le travail et bien sûr d'aller fureter en plus de son enquête du côté des meurtres en série pourtant réservé à Duguid.

Précision liminaire : James Oswald est fermier en Écosse. Il élève des moutons et à ses heures perdues, il écrit. D'abord de la fantasy, puis du thriller, sur les conseils d'un collègue romancier dont il use du nom dans ce roman, Stuart McBride. Ce roman est la première enquête de Tony McLean, et pour être franc, j'espère que ce ne sera pas la dernière...

Vous voulez un thriller pour les vacances ? Eh bien en voici un. Tout ce qui fait le charme du genre est dedans : une rivalité entre flics, l'un des deux étant meurtri par un passé qu'on devine et dont on aura d'autres bribes dans les numéros suivants, un vieux sergent bougon et une jeune recrue très compétents et travailleurs -enfin, surtout le jeune-, une idylle naissante, des coupables vraiment méchants et un rien de fantastique, juste une larmichette. Secouez le tout et vous pouvez obtenir le pire des bouquins à vous tomber des mains ou alors un bon roman qui ne vous lâchera plus et vice-versa. James Oswald a choisi la seconde option, tant mieux pour nous.

Il est sympa Tony McLean. Il cherche. Il engrange. Fouille toutes les pistes. Part de très loin. Abat avec McBride et Bob la Grogne un boulot de titan. Méticuleux. Travailleur. Opiniâtre. N'hésite pas à prendre des risques pour sa carrière s'ils peuvent faire avancer son enquête ou sauver une vie. Il n'est pas dupe de l'estime en laquelle on le tient en haut lieu et sait pourquoi, lorsque la victime est un VIP on lui demande de collaborer : "McIntyre l'affectait à cette enquête parce qu'il y avait un risque très élevé d'échec. D'autres meurtres de citoyens importants par exemple. Ou la disparition pure et simple du coupable, dont on n'entendrait plus jamais parler. Si ça tournait mal, il ne fallait pas que ce soit la faute de la superintendante en chef McIntyre. Ni de l'inspecteur en chef Duguid. Si McLean était "invité" à participer, c'était pour que la police de la région du Lothian et des Marches Écossaises ait une victime expiatoire à jeter en pâture aux fauves, si ça devenait nécessaire." (p.64/65) Rien n'entame sa détermination. Dans le même temps, sa vie n'est pas folichonne, sa grand-mère meurt et sa vie sentimentale est plate pour ne pas dire creuse. Il fonctionne beaucoup à l'intuition, il comprend vite, avant tout le monde parce qu'il observe finement et se sert de chaque détail.

Thriller parfois un peu crade sur certaines descriptions de cadavres -mais on peut passer vite- qui tient en haleine jusqu'au bout et qui se lit très agréablement, notamment parce qu'il est construit en courts chapitres rapides qui permettent de lire un petit peu, de poser l'ouvrage pour préparer le repas -ce sera sans doute un peu dur- avant de le reprendre en pleine digestion pour le reposer, le temps de coucher les petits et de s'y replonger goulûment.

Une belle découverte, je suivrai très volontiers Tony McLean dans ses prochaines aventures qui ne manqueront pas de paraître, qui me permet au passage de découvrir également les éditions Bragelonne qui s'enrichissent donc d'une belle série à venir.

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E
Ah moi qui cherche toujours de nouveaux héros à suivre .. Ma mère me demandait justement ce midi si j'avais un ou deux polars à lui passer pour l'été. Celui-ci aurait été parfait ;-) J'ai acheté mes premiers Rankin, au programme cet été ! donc je serai un peu en Ecosse ..
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Y
J'aime bien aussi découvrir de nouveaux héros dès leurs débuts... Très bon conseil pour cet été
L
Ça parait tentant. En général, le premier possède la qualité de la nouveauté et les défauts de sa qualité. Ensuite, au fur et à mesure des nouveaux titres, on se lasse un peu.<br /> Noté, merci.<br /> le Papou
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Y
Le pari pour l'auteur maintenant est de ne pas nous lasser, de ne pas se cantonner dans un style trop prévisible. L'avenir nous le dira
A
Et un polar noté pour mes vacances, un !
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Y
Excellent choix... bonnes vacances en perspective
E
Pourquoi pas, je fais bien de te lire car en couverture le fait qu'il soit écrit : Le nouveau Ian Rankin m'aurait fait passer mon chemin, il écrit super bien mais je n'accroche pas trop à ses histoires. Je vais essayer aussi de zapper les descriptions de cadavres....
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Y
Je n'aime pas les comparaisons rapides faites en première ou quatrième de couverture, c'est souvent réducteur et surtout un argument de vente... Et puis en plus, je n'ai jamais lu Ian Rankin, c'est sans doute écrit parce qu'ils sont tous les deux auteurs de polars et Écossais.
D
Bonjour Yv, ah ah, tu m'a donné envie. Merci.
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C
Salut Yves<br /> Un excellent suspense, et - comme tu le dis - un héros dont on espère suivre d'autres enquêtes.<br /> Amitiés.
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Y
Salut Claude, oui, un roman qui surprend très agréablement<br /> Amicalement