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De haute lutte

Publié le par Yv

De haute lutte, Ambai, Zulma, 2015 (traduit par Dominique Vitalyos et Krishna Nagarathinam)....

Recueil de quatre longues nouvelles mettant en scène des femmes indiennes. Elles sont mariées dans ce pays dans lequel la condition féminine n'est pas vraiment une priorité nationale. Elles se battent pour être reconnues à l'égale des hommes.

Ambai, de son vrai nom C.S. Lakshmi écrit en tamoul (de la région du Tamil Nadu, au sud de l'Inde). C'est son premier livre traduit en français.

Quatre nouvelles dont trois m'ont beaucoup plu, et une, la dernière, intitulée La forêt, m'a laissé sur le bord par son écriture plus décalée, moins descriptive, plus mystique. Je me concentrerai donc sur les trois premières qui à elle seules valent qu'on découvre cette auteure.

- Le manuscrit : une jeune femme est invitée en tant que descendante d'un poète célèbre à une commémoration. Elle découvre qui était vraiment son père : un homme violent avec sa mère lorsqu'il avait bu, et il buvait beaucoup. Malgré son niveau d'études, ses qualifications, l'épouse battue ne pouvait vivre selon ses désirs, brimée par cet homme qui ne vivait que pour son art.

- Les ailes brisées : Châyâ est une femme mariée qui lorsqu'elle est seule invente des lois qui devraient être votées en Inde, comme par exemple : "Prohiber les grosses bedaines, les poitrines grasses et flasques sur les corps masculin, se dit Châya." (p.51) Et elle sait de quoi elle parle, son mari Bhâskaran, est le type même décrit plus haut. Et pour couronner le tout, il ne lui parle que pour lui faire des reproches : sur la nourriture trop salée, sur ses dépenses inconsidérées alors qu'il gagne sa vie correctement. Car le plus gros problème de Bhâskaran c'est sa pingrerie extrême qui empêche sa femme et son fils de vivre. Châyâ rêve d'indépendance, de vivre seule avec son fils qu'elle élèverait sans avarice. Le jour où sa sœur présente son futur mari à sa famille, elle décide malgré l'avis de Bhâskaran qui refuse de dépenser de l'argent pour le trajet et le cadeau de se rendre chez ses parents.

- De haute lutte : Cempakan est une excellente musicienne formée par un maître dont elle a épousé le fils. Celui-ci, malgré les recommandations de son père refuse que Cempakan continue à chanter en public, craignant sans doute une concurrence à son désavantage, car lui aussi est chanteur. Alors Cempakan, continue dans l'ombre à chanter chez elle et à supporter son mari. Jusqu'au jour où un élève lui demande de lui écrire une chanson (par "chanson", entendez chant traditionnel tamoul).

Belle écriture d'Ambai, à la fois moderne et traditionnelle, se référant beaucoup aux croyances indiennes (ce n'est pas un handicap de lecture, d'abord parce qu'il y a un glossaire et ensuite, parce que même si les noms sont étranges pour nous, ils ne sont pas essentiels aux fils des histoires, ils ajoutent un côté mystique à ces nouvelles), et en même temps très concrète. Elles racontent la difficulté d'être une femme en Inde aujourd'hui et de vouloir travailler, pratiquer son art ou tout simplement vivre libre.

Une très belle découverte que cette auteure inédite en France jusqu'à ce livre et qui devrait continuer à être traduite, du moins je l'espère.

Jostein a aimé

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C
Je confirme : une belle lecture...<br /> « »Rapport malade à la femme» »... pas seulement du côté du Moyen-Orient. En poussant plus loin, l’Inde victime aussi... <br /> Voir le superbe ouvrage d’Ambai paru chez Zulma (qui détecte toujours avec succès des écrivains talentueux)… <br /> <br /> "Sûr que l’on restera bluffé par la force de cette lecture aux accents non-violents et pourtant si efficaces pour comprendre la nécessité d’un renouveau. Mais celui-ci n’est-il pas aussi entre les mains des hommes ? Alors, ne pas hésiter à mettre aussi ce livre entre leurs mains, si tant est qu’ils soient sensibles à l’évolution du monde. »<br /> <br /> http://vendangeslitteraires.overblog.com/2016/02/voix-de-femmes-invisibles-en-pays-tamoul.html
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Y
La preuve, je suis un garçon...
L
Je ne connaissais pas mais il pourrait beaucoup me plaire :)
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Y
Je l'ai découvert moi aussi et c'est une belle surprise
Z
Kathel a raison, je note
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Y
Je peux t'en faire trois pour le pris de deux si tu veux...
V
je lis peu de nouvelles et pourtant, j'adore ça! Celles-ci devraient me plaire puisqu'elles nous emmènent ailleurs!
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Y
Une bonne manière de s'y remettre
H
Il m'attend, je lis ton billet en diagonale;..
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Y
Je passerai lire ce que tu en as pensé. Bonne lecture
A
J'aime bien les couvertures Zulma, habituellement. Mais celle)ci, c'est pas possible.
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Y
Je suis d'accord avec toi, c'est loin d'être la plus réussie
N
Je ne suis pas dut tout familière de la littérature indienne alors pourquoi pas ? Les nouvelles, c'est une bonne façon de faire connaissance je trouve ;-)
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Y
Je ne suis pas non plus spécialiste de la littérature indienne et puis, en plus de ce recueil, je viens de finir un polar indien, plutôt pas mal du tout
K
Encore une jolie découverte ! Je note !
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Y
Comme souvent chez Zulma...