Price
Price, Steve Tesich, Monsieur Toussaint Louverture, 2014 (traduit par Jeanine Hérisson)..
Daniel Price est un ado en fin d'études qui vit dans une petite ville industrielle non loin de Chicago. Toujours flanqué de ses deux copains, Larry et Billy, il rêve de filles, ne pense pas trop à son avenir sans doute pas très folichon, coincé dans cette ville. Puis, il rencontre Rachel et en tombe amoureux. Mais son père est hospitalisé pour un cancer. Débute alors un été pas comme les autres, celui de la fin de l'enfance.
Je vais me mettre à dos tous ceux qui ont lu ce livre tant je lis d'éloges dessus : une note de plus de 4/5 sur Babelio pour presque 50 votes ! Moins de notes mais 4,9 pour Libfly. Faites-vous plaisir, agonissez-moi d'invectives. Faites-moi souffrir comme dit M. Mais que voulez-vous on ne se refait pas, je ne suis pas fait pour les livres qui font l'unanimité (je dois préciser ici que je n'ai regardé les avis postés sur ces sites qu'après avoir été déçu par le bouquin, ils n'ont donc pas influencé ma lecture vers une posture anti-livre-dit-culte). Il est vrai que je ne suis pas a priori fan du genre roman initiatique dont le héros est un adolescent, ni même de littérature étasunienne, mais lorsqu'on m'a conseillé de le lire, je l'ai fait surtout parce que l'objet est très beau : couverture cartonnée, sobre, écrite en rouge et en relief, "imprimé[e] en offset , puis cogné[e] typographiquement pour lui apprendre un peu la vie" (p.544) jusque sur la tranche, et aussi parce que depuis longtemps, j'avais envie de lire un livre de cet éditeur.
Si le contenant me sied, le contenu me déçoit assez vite : style très oral, très dialogué -pas forcément ce que je préfère les dialogues à profusion, parfois, ça allège le propos, d'autre fois ça masque un manque de style ou de profondeur-, bref rien de très original, déjà lu cent fois par d'autres auteurs étasuniens en particulier, histoire qui n'avance pas, personnages un brin palots... Alors on pourra m'objecter que ce roman est justement celui de la normalité, des émois et des amours adolescents, qu'il touche juste et que chacun pourra se reconnaître ou du moins se rappeler sa période ado en le lisant. Mmouais, je ne suis pas convaincu, je reste vraiment sur ma faim. Disons que j'ai déjà lu des textes ressemblants qui ne m'ont pas emballé plus que ça non plus. On pourra alors me dire -décidément,"on" intervient beaucoup dans cette chronique, ça ne me plaît point trop, c'est quand même mon blog, non mais...-que celui-ci a été écrit avant (en 1982). Certes, mais moi, je ne le lis que maintenant et je ne trouve pas qu'il apporte du nouveau à la littérature. Néanmoins, dans ma grande bonté, je veux bien reconnaître que ce livre peut plaire à beaucoup de lecteurs qui s'y reconnaîtront, qui s'identifieront à Daniel et qui auront du plaisir à aller au bout des -longues et lentes- 537 pages.