Comment ma femme m'a rendu fou
Comment m'a femme m'a rendu fou, Dimitri Verhulst, Denoël, 2015 (traduit par Danielle Losman)..
Désiré Cordier, septante-quatre ans ne supporte plus Monik sa femme. Il décide de simuler la sénilité pour sa tranquillité. Contre toute attente, il y prend un plaisir fou et persévère dans son idée tant et si bien qu'il se retrouve au home Lumière d'Hiver, esseulé, enfin tranquille. Il découvre un monde qu'il ignorait totalement auparavant, celui des institutions pour malades d'Alzheimer.
Présenté comme un roman présentant des portraits féroces et hilarants, ou comme "un roman absolument génial" par le journal Métro, je ne peux dire que ma vive déception. Je ne connais pas du tout l'auteur qui a écrit un roman dont on a beaucoup entendu parler, La Merditude des choses. Je m'attendais à du saignant, du décalé voire du loufoque et je tombe sur un roman finalement assez sage qui se contente d'aligner des anecdotes, des ruses de Désiré pour pouvoir faire croire à sa sénilité. Ce n'est pas toujours drôle, c'est souvent attendu. Je ne voulais pas du trash, je ne suis pas amateur du genre, j'aurais voulu de l'irrévérence, de l'insolence, de la profondeur.
Néanmoins, dans ma déception, j'ai tout de même repéré de belles pages sur le besoin de solitude, sur la religion (et oui, j'y reviens toujours), lorsque dans sa volonté de toujours diriger son mari, Monik installe une statue de Sainte Rita et un Christ dans sa chambre. "Mais un homme, et je parle de moi, qui a grandi dans une société ou la foi n'a pratiquement jamais été mise en question, et qui justement considère son agnosticisme comme une conquête, le produit d'une pensée active et intrépide, se sent tourné en ridicule quand on lui colle l'étiquette "catholique" sur le front.Je me suis senti escroqué philosophiquement [...] ça m'exaspère, nom d'un chien, d'être désormais enregistré sur la liste d'attente de la mort comme "croyant"" (p.91) C'est tout moi ça, sauf que je ne suis ni interné -pas encore- ni ne suis à l'article de la mort -de toutes façons, la mort, je suis contre- et je serais plutôt athée qu'agnostique selon la définition qui dit qu'un athée nie l'existence de Dieu alors qu'un agnostique ne se prononce pas sur une éventuelle existence ou pas d'un être suprême.
Déception pour moi, tant pis, un roman qui saura plaire à d'autres, puisque les goûts et les couleurs...