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Les cahiers dessinés

Publié le par Yv

Topor dessinateur de presse, Les cahiers dessinés, 2014..,

D'une pierre deux coups -ou d'un article, deux livres- pour ces deux gros ouvrages qui paraissent dans l'excellente maison Les cahiers dessinés. Je connaissais Roland Topor pour avoir lu un ou deux de ses livres, Portrait en pied de Suzanne (lu avant le blog) et Café Panique, un recueil de nouvelles. Ce gros bouquin qui est consacré à ses dessins de presse est aussi une biographie qui permet donc de mieux cerner le personnage. Ses dessins de presse sont difficiles, durs, violents parfois, connus pour certains, comme celui qui illustre la couverture ou celui qui fut entre autres une affiche pour Amnesty International et que vous pouvez voir en cliquant sur le nom de l'association. Topor a collaboré à Hara-Kiri, Charlie Hebdo assez longtemps, et ses dessins furent publiés dans un nombre impressionnant de journaux internationaux. Ses dessins représentent ce qu'à l'époque on appelle le nouvel humour : "Les ficelles du nouvel humour ne sont plus "celles du comique, mais celles, infiniment plus ténues du saugrenu, de l'insolite, de la cruauté mentale voire même du fantastique ou de la terreur, ajoutant une couleur que personne n'attendait dans la palette traditionnelle de la gaudriole : le noir." (p.31) Ouvrir ce livre c'est entrer dans un monde fou, dans lequel son Charlot ressemble au général de Gaulle qui fut l'une de ses cibles favorites. Bref, les dessins de Topor peuvent choquer, heurter, déplaire ou au contraire on peut les admirer, les trouver riches. En aucun cas ils ne laissent indifférent.

 

 

J'ai vu passer le bobsleigh de nuit, Gébé, Les cahiers dessinés, 2014....

Passons maintenant à l'autre livre, celui de Gébé, au titre tellement beau. Gébé a également collaboré à Hara-Kiri et Charlie Hebdo. Cet ouvrage recense des petites histoires drôles, impertinentes, poétiques, absurdes, innovantes comme celle que je préfère qui s'appelle Je ne vous souhaite pas le même rêve, un semi-roman-photo, semi-BD. Le détective William Splatch n'est pas mal non plus, ainsi que la critique du capitalisme à outrance dans Les crêpes. Dans les dessins de Gébé, ce qui importe avant tout, c'est l'humain avec ses désirs, ses défauts, ses contradictions les contraintes qu'il s'impose ou qu'on lui impose. Gébé n'aime pas les faux-semblants, il nous incite à aller au-delà de la première impression, de ne pas se fier à ce que l'on voit, de tourner autour d'un sujet pour bien en saisir toutes les nuances. Le monde de Gébé est fou lui aussi, mais une folie douce, celle qui amène les rêves, les mondes imaginaires, la poésie.

Très bon recueil qui m'a permis de découvrir Gébé, que je ne connaissais pas, choisi grâce à ce titre que je trouve excellent.

 

PS : La Galerie Anne Barrault (51 rue des Archives 75003 Paris) exposera des dessins de Roland Topor à partir du 18 octobre, jusqu'à fin novembre. Elle installera également des dessins de Gébé à partir de novembre.

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A
Des dessins qui en disent plus qu'il n'y parait.
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Y
<br /> <br /> Les dessins de presse sont de véritables éditoriaux<br /> <br /> <br /> <br />