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La société du hold-up

Publié le par Yv

La société du hold-up, Paul Vacca, Éd. Mille et une nuits, 2012

Qui n'a jamais rêvé du hold-up du siècle ? Celui qui lui permettrait de posséder suffisamment d'argent pour n'avoir plus jamais à s'en soucier. Quelle que soit la méthode, à la manière de Jesse James, Bonnie & Clyde, Albert Spaggiari, ou simplement en gagnant la super cagnotte du loto. Dans cet essai, Paul Vacca remonte aux origines du hold-up jusqu'à sa formule moderne, moins directement violente physiquement mais tout aussi -voire plus- lucrative.

Paul Vacca est connu des blogueurs (euses) grâce à deux romans très fins et joliment tournés, La petite cloche au son grêle et Nueva Königsberg. Mais ce que l'on ne sait pas encore assez, c'est qu'il a aussi écrit des essais, dont celui-ci, le dernier, très justement sous titré : Le nouveau récit du capitalisme. Non, non ne fuyez pas, ce livre est très accessible et très intéressant. Il part des origines du hold-up, aux États-Unis en 1798 : Isaac Davies et Thomas Cunningham qui dévalisent le Carpenter's Hall de Philadelphie. Suivront des gens plus connus, les frères James, Ned Kelly, en Australie (un film, très justement intitulé Ned Kelly, mais où vont-ils chercher leurs titres ?, retrace sa vie, avec Heath Ledger), puis les Dalton, ...

Tout un chapitre relate les interactions cinéma/hold-up l'un magnifiant l'autre et l'autre se servant de l'un pour affiner ses méthodes. Puis, P. Vacca glisse vers le hold-up d'Hollywood, les blockbusters qui étouffent -ou pas- les autres possibilités de faire du cinéma. 

De fil en aiguille, on arrive évidemment à d'autres formes de hold-up, les banques (la crise des subprimes notamment), les sociétés qui en quelques toutes petites années amassent des sommes considérables : Google, Facebook, ... Le Web qui au départ était un outil de liberté et de contre pouvoir étant devenu totalement l'inverse, une machine à faire du fric rapidement. Rien ne compte plus maintenant que faire le buzz que ce soit bon ou pas pour l'image : 

"L'arme est encore le choc. Il s'agit de heurter pour créer une onde de choc médiatique. Une pratique connue sous le nom de buzz. Créer le buzz, c'est vouloir faire un hold-up sur l'audience publique, bref braquer l'attention de tous sur soi." (p.83)

Une image de notre société vue par un prisme original, celui du hold-up. Bien renseigné, accessible (la preuve, moi qui ne lis que peu d'essais, je n'ai jamais décroché ! Ça c'est un signe tangible de la qualité du bouquin, une sorte de "Lu et approuvé" !) Une manière de lire cette société qui me plaît bien car point manichéenne. Orientée, certes, mais Paul Vacca argumente dans les deux sens, ce qui permet à chacun de se faire sa propre opinion.

Lisez intelligent, lisez La société du hold-up !

Commenter cet article
A
Tu as presque réussi à me convaincre, alors que moi, les essais ... Mais je le réserve pour mon homme, qui lui, adore ( les clichés sont parfois vérifiables)! Comme ça, je le lirai en cachette,<br /> parce l'idée de l'histoire du hold-up, c'est un "angle d'attaque" qui me parait un peu plus romanesque que d'arides traités !
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Y
<br /> <br /> Seulement presque ??? C'est un essai très abordable, parce que moi qui n'en lis que très très peu (comme quoi les clichés ne sont pas toujours réels), j'ai réussi à m'y intéresser.<br /> <br /> <br /> <br />
A
Tu as raison, on ne lit pas assez d'essais.
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Y
<br /> <br /> Moi le premier, et pourtant, il paraît que les hommes lisent plus d'essais...<br /> <br /> <br /> <br />
A
Je ne savais pas que Paul Vacca avait sorti un nouveau livre. J'avais aimé ces deux romans, alors pourquoi pas cet essai.
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Y
<br /> <br /> Différent et très intéressant comme angle de vue<br /> <br /> <br /> <br />
G
Tu m'as convaincue et puis le sujet est très original. Ça change du CAC 40...
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Y
<br /> <br /> Le hold-up moderne concerne les banques, les grosses sociétés, on se rapproche donc du CAC 40, mais d'une manière originale<br /> <br /> <br /> <br />